Karine Berger(chef des études économiques d’Euler Hermes Sfac)
« Dans les transports, les TGV offrent l’effet levier le plus fort »
LVDR. Vous pensez que la grande vitesse a un effet économique positif sur les territoires…
Karine Berger. Notre thèse consiste à dire : il y a des secteurs qui ont des retombées sur l’ensemble de l’économie. Le TGV est une extraordinaire invention française. C’est une nouvelle page dans l’histoire de la technologie, et qui permet de modifier l’entourage à un niveau macroéconomique.
Voyez la mise en place du TGV Med. Elle a amené l’implantation d’entreprises, que ce soit à Avignon, à Marseille. Les investissements permettent de faire levier et, dans les transports, ce sont les TGV qui offrent l’effet levier le plus fort.
LVDR. Comment l’établissez-vous ?
K. B. En regardant « tout bêtement » ce qui se passe le long de la ligne. La croissance économique a été plus forte que dans les autres départements. Le Conseil d’analyse économique montre que c’est la réalisation qui a le plus fort effet de levier dans l’économie et avance : « Augmenter la vitesse de 10 % des transports contribue à augmenter la productivité de 3 %. »
Par productivité, il faut ici entendre, peu ou prou, la valeur ajoutée. Le taux de rentabilité des infrastructures de transport est l’un des plus élevés en termes d’impact sur la croissance.
LVDR.Vous dites même dans un entretien au Figaro : « Pour revenir au plein emploi, il faut investir dans le TGV. »
K. B. Dans le livre, nous présentons un business plan pour la France. Nous préconisons d’investir dans trois secteurs : la santé, l’énergie et les transports. Dans ce secteur, nous disons : investissons 20 milliards en trois ans, 4 sur le fret, 4 sur les trains de banlieue, 7 sur le TGV, 5 sur la voiture hybride.