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En Franche-Comté, un atout pour le tourisme et l’industrie

26 juillet 2012
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Par : Pascal Grassart

Grande région industrielle, forte de ses PME et de la présence de grands groupes comme Alstom, Solvay ou Peugeot, la Franche-Comté peut aussi espérer devenir une véritable région touristique. Et elle fait tout pour rattraper dans ce domaine son manque de notoriété.

«Il est né ici, il y a grandi, puis il est parti. Aujourd’hui, il est de retour à la maison. » Il ? Le TGV, bien sûr. Sur des affiches, sur des cartes postales, ce slogan s’insère dans une large campagne de communication intitulée
« L’Orig!nale Franche-Comté. » La ligne à grande vitesse Rhin – Rhône tape en plein cœur de cette région. Et cette campagne illustre la volonté affichée de soigner tout particulièrement son accueil. Pour cela, la Franche-Comté a commencé par tirer les leçons des lignes déjà réalisées afin d’y traquer les écueils à éviter, les bonnes pistes à explorer. Car tout le monde en est bien conscient : si l’arrivée de la grande vitesse peut représenter un atout majeur pour le développement de la première région industrielle de France, cela ne suffira pas.
Aux sources de la réflexion, deux clubs TGV
Pour préparer le terrain, dès août 2009, à l’image de ce qui avait été fait pour le TGV Est, un club TGV Rhin-Rhône a été mis en place. Une initiative menée conjointement par la région et la SNCF pour répondre à un enjeu majeur : offrir les meilleures retombées en matière de développement économique, social et touristique. Pour coller au plus près du terrain, le club s’est organisé autour de quatre cercles, dont deux en Franche-Comté : Mulhouse Alsace, Belfort-Montbéliard Franche-Comté, Besançon Franche-Comté et Dijon Bourgogne Côte-d’Or. De quoi réunir environ 300 personnes, chefs d’entreprise, universitaires, commerçants et hôteliers, représentants des collectivités et des acteurs socio-économiques, lancées à l’exploration des pistes du possible. Des personnalités diverses avec une volonté commune : celle de jouer les brasseurs d’idées et les forces de propositions. A la tête du cercle de Besançon/ Franche-Comté, Bernard Garnier. C’est le président de l’entreprise KH-SL France SAS du groupe Velux à Marnay, en Haute-Saône. Ses réflexions sur l’arrivée de la LGV ? Cela élargit le bassin de recrutement des cadres, cela aura un effet multiplicateur pour les échanges et les affaires. Toutefois, prévient-il dans la Lettre économique Franche-Comté, Sud-Alsace, « le risque à contourner est que la Franche-Comté devienne, par les facilités de communications, une région dortoir. Pour ce faire, il faut maintenir un espace de vie, notamment en termes de recherche et de formation, au-delà des limites administratives qui sont étrangères aux entreprises. » Concrètement ? Les membres du club portent une attention particulière aux premières perceptions du voyageur lorsqu’il arrivera en gare TGV : liaisons intermodales, disponibilité de l’information en français, en anglais, en allemand, services de location de voitures, de connexion Internet… Et parmi les pistes à explorer, ils préconisent le développement du tourisme d’affaires, les formules courts séjours grand public autour de sites patrimoniaux et naturels, tels les villes de Besançon, Dole, Ornans, le tourisme fluvial… A la tête du cercle Belfort-Montbéliard, Alain Seid est sur une même ligne. Pour cet ancien cadre de l’industrie, devenu commerçant à Belfort puis président de la chambre de commerce et d’industrie, la LGV « nous sert de catalyseur, mieux, de propulseur ». Sans vouloir être exhaustif, un examen de certaines des 69 propositions formulées illustre bien l’intérêt de la démarche suivie. Réaliste, pratique. La desserte de la gare vers Belfort et Montbéliard ? « Il ne s’agit pas d’arriver au milieu de nulle part mais de repenser les mobilités urbaines entre TER, bus et taxis. » Autre suggestion, bien concrète : la reconfiguration d’un échangeur routier afin qu’il ne devienne pas un goulot d’étranglement : « A quoi sert d’être à 2 heures 20 de Paris et de perdre une demi-heure dans les embouteillages ? » Côté pratique, le club a préconisé la création d‘un Guide du routard pour le nord Franche-Comté et la Haute-Saône. Idée bien reçue, et réalisée avant même l’arrivée de la LGV. Au sein des clubs TGV, on invite à se lâcher à la recherche de la petite ou grande idée qui, dans la région, pourra faire la différence. Pas question, toutefois, de se bercer d’illusions, comme le confie Alain Seid dans la Lettre économique Franche-Comté, Sud-Alsace, lorsqu’on l’interroge sur les retombées du TGV sur Marseille : « Il ne faut pas rêver en termes d’attractivité, car nous ne sommes pas au bord de la Méditerranée. N’en demeure pas moins que si nous n’arrivons pas à attirer des sièges sociaux, de nombreuses entreprises sous-traitantes auprès de grands groupes, comme Alstom ou GE Energy, pourront trouver chez nous l’opportunité de créer un second site, telle la société Axilab (le spécialiste des études, solutions et mise au point de produits acoustiques et antivibratoires pour l’industrie) à Delle. Devenir une ville TGV au cœur de la vallée de l’Energie et de celle de l’Automobile permettra également de susciter des vocations de création d’entreprises. »
Un héritage à faire fructifier, le tissu industriel
En Franche-Comté, si les chefs d’entreprise de tous horizons, les responsables de la région ou des agglomérations se retrouvent sur une même longueur d’onde pour « vendre » leur région à grande vitesse, c’est parce qu’ils partent d’un même double postulat. La grande vitesse, c’est essentiel, mais cela ne suffit pas à faire la différence dans un monde de plus en plus concurrentiel. Et pour faire venir des entreprises, mieux vaut avoir déjà un tissu richement doté. C’est le cas de la Franche-Comté, première région industrielle de France proportionnellement à sa population. Les « secrets » de son modèle économique tiendraient à « une compétitivité qui repose sur l’alliance entre tradition, savoir-faire de pointe et innovation ». Exemples parmi d’autres, il y a bien sûr Besançon, forte de l’histoire de ce qui est le premier centre français d’horlogerie, connue de tous par Lip, marque horlogère originaire du quartier de Palente. Besançon, devenue la capitale des microtechniques avec la micromécanique, la mécanique de précision… Il y a aussi Belfort, la capitale française de la pile à combustible et le berceau des motrices du TGV. Quant à la ligne à grande vitesse elle-même, elle a déjà apporté, avant même sa mise en service, 6 100 emplois directs et indirects en moyenne par an, le temps du chantier. Afin de ne pas casser le mouvement, de poursuivre cette « petite révolution », d’amplifier l’effet TGV, la région, les agglomérations de Belfort, Besançon, Dole, Montbéliard… et la République et le canton du Jura suisse se sont unis et multiplient les initiatives dans le cadre de « L’Orig!nale Franche Comté », une ambitieuse campagne de communication – avec un budget de 2 millions d’euros pour deux ans – tous azimuts liée à la création d’une marque, une initiative encore inédite dans le cadre de l’ouverture d’une ligne nouvelle à grande vitesse.
L’objectif essentiel : promouvoir le développement économique du territoire et de mieux faire valoir son attractivité. Première originalité affichée : le tissu économique est composé de PME innovantes qui côtoient de grandes entreprises internationales leaders dans leur secteur. C’est le cas de PSA Peugeot-Citroën à Sochaux-Montbéliard, du groupe chimique Solvay implanté à Dole, d’Alstom et de GE Energy à Belfort. Pour mieux se vendre aux futurs nouveaux venus, la Franche-Comté sort son CV détaillé et livre son meilleur profil : elle compte 42 000 entreprises de l’industrie, du commerce et des services marchands. Quant à ses « filières d’excellence », ce sont les transports, l’énergie, le bois, le luxe, l’agroalimentaire. Et, toujours, bien sûr, les microtechniques, « secteur de pointe né grâce au savoir-faire traditionnel de la région et du Jura suisse voisin dans le domaine de l’horlogerie. » Comme le note en un clin d’œil la campagne L’Orig!nale Franche-Comté : « C’est grâce à nos lunettes que vous pouvez voir l’heure de nos montres pour ne pas louper nos trains. » La région en résumé.
Et puis, la « tradition d’apprentissage et de coopération » entre les différents acteurs de la chaîne de production se traduit par la présence appréciable, en Franche-Comté, de quatre pôles de compétitivité : les pôles microtechniques, véhicule du futur, Plastipolis, seul pôle de compétitivité en France sur la thématique plasturgie, et Vitagora, premier pôle agroalimentaire dédié à la qualité et au goût. Avec, toujours, un lien tissé entre les savoir-faire ancestraux et les technologies de pointe.
En Franche-Comté, ça balance pas mal
Des entreprises internationales leaders, un tissu dense de PME, cela permet à la Franche-Comté d’afficher ses bonnes notes, comme « une balance commerciale positive, l’une des meilleures en France », avec des exportations en hausse de 9 % par an en moyenne depuis 2005. Un terreau fertile pour jouer au mieux de « l’effet TGV. » Car l’ouverture de la ligne nouvelle, cela doit amener chaque année quelque 2,4 millions de voyageurs dans les deux gares nouvelles de Besançon-Franche-Comté TGV et Belfort-Montbéliard TGV. Cette nouvelle donne devrait stimuler l’économie régionale, « renforcer la compétitivité des grandes filières franc-comtoises et leur permettre de se développer grâce à l’arrivée de nouvelles entreprises et la création de nombreux emplois ».
Déjà, les choses bougent, avec le développement de parcs d’activités et de technopoles, porteurs de croissance, autour des agglomérations, avec comme ligne directrice la volonté de favoriser la synergie « industrie-recherche-formation au cœur de l’économie franc-comtoise ». C’est Temis, à Besançon, avec son campus universitaire, son parc scientifique et industriel, Technoland à Montbéliard avec ses 200 entreprises, le Techn’hom de Belfort avec 129 entreprises, dont Alstom, GE Energy et le FC Lab, laboratoire de recherche sur la pile à combustible.
Et puis, pour profiter au mieux de leur nouvelle position stratégique, au carrefour des grands axes européens nord-sud et est-ouest, les collectivités se préparent et multiplient les « projets-phares » afin de soutenir l’implantation des entreprises sous l’impulsion de l’effet TGV. C’est la « Jonxion » à Belfort, parc d’innovation haute qualité environnementale, qui accueillera à partir du printemps 2013 des bureaux, un centre d’affaires, un hôtel sur quelque 200 000 m2. C’est aussi le parc d’activités Besançon-Franche-Comté TGV, 90 000 m2, avec un équipement très haut débit. C’est encore l’Isthy, institut de stockage d’hydrogène à Dole, pour soutenir cette filière en fort développement.
Les courts séjours à la carte, en attendant mieux…
Ses atouts, la Franche-Comté les a longtemps conservés cachés. Que ce soit son titre de première région industrielle de France ou celui de première région forestière avec 44 % du territoire couvert de forêts, mais aussi plus de 80 lacs, 5 500 km de rivières. Avec l’arrivée du TGV, cette région, qui se rapproche de grandes métropoles rapidement accessibles aux touristes parisiens, lyonnais, voire suisses ou allemands, veut les faire connaître pour mieux les valoriser et remédier ainsi à un certain déficit d’image que traduit un récent sondage Ipsos la plaçant dans le dernier quart des régions françaises en termes de notoriété. Ce fut l’une des pistes tout naturellement explorées par les clubs TGV, soucieux de promouvoir les courts séjours et d’inviter à découvrir des « destinations idéales pour un week-end prolongé dépaysant alliant nature et culture ».
Car la Franche-Comté, c’est la vieille ville de Belfort et son fameux lion, la citadelle Vauban classée à l’Unesco et les musées de Besançon, le quartier des Tanneurs et la collégiale de Dole, la Saline royale d’Arc-et-Senans, le musée Courbet à Ornans, le château des ducs de Wurtemberg et le musée de l’aventure Peugeot à Montbéliard, les cités de Porrentruy et de Sainte-Ursanne dans la République et le canton du Jura suisse. Comme le met en valeur L’Orig!nale Franche-Comté, « la tentation est grande de s’approprier ces lieux d’exception le temps d’un week-end ».  C’est le créneau majeur porté par les promoteurs de la région touristique avec l’arrivée du TGV. Pour l’hiver prochain, le comité régional du tourisme propose des courts séjours à thème, avec surprise et dépaysement au programme. Parmi les thèmes proposés : « Au cœur des sites Unesco », « Sur les pas de Courbet », « Prestigieux Architectes », ou encore une « formule nature » avec le tour du ballon d’Alsace…
Les agglomérations ne se contentent pas de valoriser le prestigieux passé souvent trop oublié, elles multiplient les nouveaux projets. C’est le port fluvial de Besançon qui va faire place, en 2013, à une cité des arts et de la culture, signée par l’architecte Kengo Kuma. Ou le port de Montbéliard, qui, réaménagé, donnera naissance fin 2013 à « L’Ile en mouvement », espace de ballades entre terre et eau dédié à la découverte et à la connaissance. Sans attendre, dès 2010, la fréquentation touristique a été en nette hausse dans la région, de 7 % dans les hôtels. Là aussi, toute comme pour le tissu industriel, on peut y voir un terreau favorable. Propice à tous les espoirs.

Pascal Grassart


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