Mauvaise nouvelle pour les Madrilènes et tout particulièrement les noctambules : le métro pourrait désormais fermer en semaine plus tôt et non plus à 1h30 du matin, avec réouverture à 6h. Objectif, faire des économies. Telle est la dernière idée de la communauté autonome de Madrid, confrontée à l’énorme déficit du métropolitain. « MetroMadrid encaisse chaque année 400 millions d’euros de recettes pour 1,2 milliard de dépenses », détaille Pablo Cavero, conseiller de la communauté aux Transports et aux Infrastructures. Et chaque mois de janvier cet élu doit demander à la présidente de la région, Esperanza Aguirre, une aide de 800 millions d’euros afin de couvrir le déficit d’exploitation du réseau. Recette classique, les tarifs ont récemment plusieurs fois été augmentés, dont une hausse de 50 % du billet simple en août 2011. Pour faire passer la pilule, les autorités ont eu beau mener une campagne de communication sur le thème « À Madrid, le billet est le moins cher de toutes les capitales européennes », rien n’y a fait : leurs détracteurs ont répondu que ce billet à 1,50 euro, certes moins cher qu’à Paris ou à Berlin, doit aussi prendre en compte les salaires réels dans ces villes. Toujours est-il que, selon les syndicats, la dernière hausse s’est traduite par une baisse de 6 % du trafic. Autre piste, accroître les rentrées publicitaires : introduire davantage de boutiques dans les couloirs et louer les stations les plus emblématiques à de grandes marques. Ainsi, en mars 2012, « Sol », sur la ligne 3, a-t-elle été rebaptisée pour un mois « Sol Galaxy Note », du nom d’un modèle de tablette numérique. Une nouvelle hausse des tarifs est intervenue le 1er mai, mais pour la première fois elle étalonne le billet de base selon les parcours. Et a été annoncée l’introduction pour l’été du pass sans contact « Subete », qui doit permettre de contenir les frais de gestion. MetroMadrid emploie sur son réseau 8 000 personnes. Parmi les postes qui gonflent les dépenses du métro et du Consorcio régional des transports qui le gère, on trouve l’amortissement des prolongements de lignes (271 millions d’euros), la location-achat de certaines rames (145 millions) et les déficits générés par les métros légers ou tramways qui n’ont pas encore trouvé leur équilibre, notamment dans des banlieues comme Parla. L’objectif est que les recettes du métro couvrent au moins 50 % des coûts, et donc que la subvention publique descende à 50 % des dépenses d’exploitation. Si possible en 2013, ce qui ferait grand bien aux caisses de cette région, qui figure parmi les plus endettées d’Espagne. Encore faudra-t-il que le trafic soit au rendez-vous et que les emprunts ne viennent pas à se renchérir.
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