Achat groupé : des rames communes avec Brest
C’est une première en France : deux collectivités se sont unies pour acheter leurs tramways ensemble, et donc payer moins cher. Le Grand Dijon s’est associé avec la communauté urbaine Brest Métropole Océane pour l’acquisition de 52 véhicules : 32 iront en Bourgogne et 20 en Bretagne. Les Brestois, un peu plus avancés dans leur projet, avaient déjà travaillé sur le design de leur tram, une réalisation confiée à l’agence lyonnaise Avant Première. Les Dijonnais l’ont racheté pour un euro symbolique. Ils auront donc des trams identiques, ou presque. Seule la couleur changera : anis à Brest, cassis à Dijon.
Centre de maintenance : un site ferroviaire préservé
L’adresse est un bon résumé : la rue des Ateliers. Au sud de Dijon, l’endroit a longtemps abrité un site de réparation de wagons de marchandises de la SNCF. Il abritera bientôt sur 12 hectares un centre de maintenance commun aux tramways et bus de Divia. Le bâtiment principal, d’une surface de 14 000 m2, sera conservé et réhabilité pour abriter les trams. S’y ajouteront 11 000 m2 de nouvelles surfaces pour les ateliers et l’administration, qui devront prendre en compte tant les contraintes de l’exploitation que les exigences environnementales (bureaux basse consommation, recyclage des eaux de pluie, centrale photovoltaïque, etc.). Le tout, confié au cabinet lyonnais Ferrand-Sigal – déjà auteur des dépôts de Grenoble-Gières, Strasbourg-Neudorf et Lyon-Meyzieu –, pourra accueillir à la mise en service 215 bus et 30 trams, des extensions étant bien sûr possibles. Le centre de maintenance est estimé à 35 millions d’euros.
TramStore21 : un dépôt européen
L’Europe s’exprime aussi dans les coulisses des tramways : Blackpool (Angleterre), Bruxelles (Belgique) et Rotterdam (Pays-Bas) ont en commun avec Dijon la construction d’un centre de maintenance pour leurs tramways. Soutenues par le programme Interreg IVB de l’Union européenne, elles se sont associées avec le centre industriel allemand de recherches en logistique Fraunhofer IML pour partager leurs expériences, avec pour objectif de construire des dépôts plus performants et respectueux des trois dimensions du développement durable : économique, social et environnement. La Stib bruxelloise assure la direction et la coordination du projet. Baptisée TramStore21, cette initiative a permis à Dijon de décrocher une subvention européenne supplémentaire de 905 000 euros.
République : une nouvelle place centrale
Ce n’est pas vraiment une place, mais plutôt un vaste carrefour, un espace plus ou moins arboré qui sert surtout de parking, autour du monument Carnot. En 2013, la place de la République est appelée à devenir le centre de gravité des transports publics dijonnais (détrônant les trottoirs du Miroir, au milieu de la rue de la Liberté). La métamorphose promet d’être spectaculaire : les deux lignes de tram auront leur station de part et d’autre d’une vaste esplanade. Sur les côtés, les bus en correspondance, entre deux rangées d’arbres. De quoi générer des flux qui assureront l’animation ! Elus et techniciens n’en doutent pas : la nouvelle place de la République, actuellement en bordure du centre-ville, en sera bientôt un pôle majeur, sans doute bordé de terrasses de cafés. Ses pavés seront le lieu rêvé pour accueillir fêtes et manifestations temporaires.
Centre historique : liberté pour les piétons
De la place Darcy à celle de la Libération en passant par le carrefour du Miroir, la place François-Rude et les premières fenêtres du palais des ducs, la rue de la Liberté est incontestablement le principal axe commerçant du centre de Dijon. Si la « Lib » est interdite aux voitures depuis 1978 – du moins à la plupart d’entre elles –, elle est actuellement parcourue par plus de mille bus par jour, avec les lianes 1, 3, 5 et 6 et la navette Diviaciti. Avec une particularité : un passage plus étroit où les bus passent alternativement dans un sens puis dans l’autre. La rue de la Liberté doit être entièrement refaite en 2013, quand le tramway sera en service et le réseau de bus restructuré ailleurs. Elle deviendra une zone de rencontre, où les piétons seront prioritaires. Ils partageront la chaussée avec les vélos et les navettes électriques.
Information : la maison du tram
Pour l’instant, ce curieux bâtiment Art déco accueille une annexe de l’office du tourisme, où les voyageurs font provision de prospectus entre la gare et le centre-ville. D’ici la fin de l’année, le pavillon Darcy changera d’affectation : il deviendra maison du tramway, pour la durée des travaux. Quant aux touristes, on leur présentera la ville et ses environs directement à la gare.
DSP : un exploitant pour Divia
Depuis la restructuration d’octobre 2004, le réseau des transports en commun dijonnais est connu sous le nom de Divia, Il est exploité par Keolis Dijon, nouvelle appellation de la Société des transports de la région dijonnaise (STRD). Le groupe Keolis devrait selon toute vraisemblance se succéder à lui-même – pour sept ans supplémentaires, à partir du 1er janvier 2010 – puisqu’il est le seul à avoir déposé une offre pour la prochaine délégation de service public (DSP), Transdev s’étant retiré. Les discussions avec les services du Grand Dijon doivent se poursuivre d’ici la fin de l’année, un nouvel appel d’offres pouvant évidemment être lancé en cas de désaccord. La filiale de la SNCF tient de toute façon à Dijon : c’est là qu’elle a en premier expérimenté ses « lianes » (lignes à niveau élevé de service), qu’elle a depuis vendues à Brest, Lille ou Bordeaux. A Dijon, il y en a pour le moment sept, qui assurent plus de 80 % du trafic du réseau. Quel que soit l’exploitant futur, l’agglomération aura toujours de telles lignes fortes de bus après 2013, qui viendront compléter le tramway.
Mobigo! : pour se déplacer en Bourgogne
Depuis 2007, le conseil régional de Bourgogne a mis en place une centrale d’information aux voyageurs pour les aider à préparer leur voyage en transports publics, quel que soit le mode emprunté (train, car, bus… et bientôt tram) sur le territoire de la région. Baptisée Mobigo!, cette base de données interactive, qui permet de tout savoir tant sur les itinéraires que sur les tarifs et les perturbations, est progressivement étendue aux différents opérateurs de la région, au-delà des « noyaux durs » que sont les TER, les cars départementaux de la Côte-d’Or (Transco) et les services urbains de Dijon (Divia) et Nevers (Taneo). Elle est accessible 24 heures sur 24 sur internet et de 7h à 20h du lundi au samedi par téléphone au 0800 10 2004 (appel gratuit depuis un poste fixe).
Billettique : un nouveau système dès 2012
Les utilisateurs du réseau Divia sont depuis longtemps habitués à composter leurs billets dans d’antiques machines. Tout doit changer en 2012, avec la mise en place d’une nouvelle billettique compatible avec les services régionaux et départementaux. Avant l’arrivée du tramway, donc. L’idée est pour le Grand Dijon d’avoir un sésame véritablement multimodal, qui permette aussi d’emprunter un Velodi (vélo en libre service), d’utiliser les véhicules en autopartage, de payer son parking, etc.
Auto : plan de circulation et parkings-relais
Les habitants de Dijon et de ses environs sont prévenus : il ne sera plus aussi simple de circuler en ville. Si l’accès aux parkings publics du centre sera toujours possible, on ne pourra plus traverser le secteur sauvegardé ; il faudra le contourner. Et encore… Les boulevards ceinturant l’hypercentre seront rétrécis au nord – de même que les pénétrantes qu’empruntera le tramway. Des couloirs de bus devraient faire leur apparition ailleurs, notamment sur le reste de la ceinture des boulevards. Une attention particulière sera portée pour éviter des reports de circulation anarchiques dans les quartiers, sens interdits et zones 30 à l’appui. Bref, les automobilistes en transit seront plus que jamais invités à emprunter la deuxième ligne de boulevards et surtout la rocade (la voie Georges-Pompidou et la future LiNo). De vastes parkings-relais permettront de laisser sa voiture pour terminer son trajet en tram, le site de Mirande près de la piscine olympique à l’est – il existe d’ailleurs déjà, desservi par la liane 1 –, à Valmy et au Zénith au nord.
Se garer : révolution dans les parkings
« L’automobiliste doit aussi savoir se garer là où il y a de la place puis marcher un peu. » Le credo du Grand Dijon sera plus que jamais d’actualité avec le tramway. De la place, il y en aura toujours, mais plus forcément au même endroit. Il devrait notamment être plus difficile de se garer en surface dans un centre historique rendu aux piétons et aux vélos. Les automobilistes seront dirigés vers les parkings en ouvrage, actuellement peu utilisés. Au besoin, les navettes gratuites pourront les rapprocher de leur destination. Le stationnement payant sera parallèlement étendu au reste du centre-ville et le long du tracé du tramway, afin d’éviter les voitures ventouses. Comme c’est déjà le cas dans le centre et près de la gare, les résidents paieront moins. Enfin, les automobilistes venus des environs seront invités à prendre le tram après avoir laissé leur voiture aux parkings-relais au niveau de la rocade.
Stations : sobriété, efficacité
Pas de grand geste architectural : les stations du futur tramway dijonnais seront sobres, à l’image du reste du projet (tout comme les arrêts de bus sont actuellement plutôt discrets). Elles s’intégreront aux trottoirs. Particularité toutefois : elles seront signalées par un totem fin surmonté d’un « t » permettant de les voir de loin.
Ecolo : la récupération des eaux
La plate-forme du tramway sera engazonnée sur les deux tiers du parcours. Un parti pris esthétique qui a pour inconvénient d’exiger pas mal d’arrosage… Heureusement, il y a moyen de transformer en avantage une erreur du passé : le parking souterrain de La Trémouille, qui a été construit sans étanchéité, serait depuis longtemps englouti si l’on ne pompait pas tous les jours quelque 500 m3 d’eau remontés de la nappe phréatique, qui sont pour l’instant perdus. Cette eau brute sera acheminée au réservoir du square Darcy – actuellement vide –, lui-même déjà interconnecté à une autre citerne également disponible. De là, un réseau sous pression permettra d’arroser les plantations du tram. Et il en restera pour les jardins publics.
Réalisé en partenariat avec Grand Dijon