Comme annoncé à la fin de l’année dernière, la région Grand Est a officiellement choisi, le 24 mai en commission plénière, le groupement mené par Transdev, en partenariat avec NGE Concessions et la Caisse des dépôts et consignations. Ce groupement se voit confier une concession de 22 ans pour rénover, maintenir et exploiter la ligne Nancy-Contrexéville, partiellement fermée depuis 2016. Le montant total du contrat s’élève à 721 millions d’euros.
Cette délégation est une première, car elle inclut non seulement l’exploitation des trains, mais aussi la gestion de l’infrastructure. Cette gestion déléguée est rendue possible grâce à un dispositif législatif demandé par la région Grand Est, comme l’a rappelé David Valence, invité du Club VRT. Un investissement de 150 millions d’euros sera consacré à la régénération de la ligne, avec un coût d’exploitation annuel estimé à 14 millions d’euros. « C’est un projet de réouverture ambitieux avec une politique d’arrêts simplifiée, permettant de limiter le temps de parcours à un peu plus d’une heure. C’est le premier lot attribué en intégration verticale », a précisé le député des Vosges, soulignant que la région Grand Est privilégie la réouverture de lignes fermées depuis sa création.
Le nouveau concessionnaire commencera par la rénovation de l’infrastructure, qui s’étend sur 75 km (voies et gares), jusqu’en décembre 2027. Un centre de maintenance sera également créé à Mirecourt, dans les Vosges. Le groupement investira plus de 200 millions d’euros pour rénover la voie et construire ce centre de maintenance.
« Ce contrat marque une première historique en intégrant à la fois l’exploitation du service ferroviaire et la gestion de l’infrastructure, avec un engagement du concessionnaire sur des niveaux de performance inégalés : un taux de disponibilité de l’infrastructure de 99,5 % et une régularité de 98 % à 2,59 minutes, ainsi qu’une garantie de prise en charge des voyageurs en seulement 45 minutes en cas de situation imprévue », souligne un communiqué de la région.
La vitesse commerciale pourra atteindre 115 km/h, réduisant ainsi le temps de parcours entre les deux villes à 1h10. Quatorze allers-retours quotidiens seront proposés. L’exploitation nécessitera le transfert d’une quarantaine d’agents de la SNCF. L’objectif est une ouverture en décembre 2027.
Un deuxième lot concernant la ligne Bruche-Piémont en Alsace est également ouvert à la concurrence par la région Grand Est, mais le concessionnaire n’a pas encore été désigné.
Marie-Hélène Poingt