En prévision des fortes affluences de voyageurs pendant les Jeux Olympiques, la RATP se concentre sur la maintenance préventive de ses 992 escaliers mécaniques. Le service de la maintenance patrimoniale, au sein du département Maintenance des équipements, des systèmes et des espaces (MEE), a entrepris depuis plusieurs années un recensement minutieux de l’état des escaliers mécaniques et des tapis roulants des stations d’Île-de-France. «Ils ont une durée de vie théorique de vingt ans, et nous programmons une révision générale dix ans après leur mise en service», précise Christophe Chaillou, délégué à la maintenance et aux travaux au sein du département MEE de la RATP.
L’utilisation des équipements varie en fonction de leur emplacement, mais tous bénéficient d’une révision générale de six semaines, jusqu’au 26 juin. «Tous les éléments sont vérifiés et remplacés si nécessaire, notamment les deux moteurs de l’escalier».
Les escaliers exposés aux intempéries, comme ceux débouchant dans une rue, sont particulièrement vulnérables. Les pluies peuvent provoquer une oxydation prématurée de certaines pièces et des inondations dans les armoires électriques situées au bas de l’escalier.
Avec une équipe de 60 personnes, incluant cadres et agents de maîtrise, la maintenance patrimoniale a déjà réalisé soixante interventions depuis le début de l’année. Ces interventions incluent des révisions générales et des modernisations électriques des systèmes équipant les escaliers. «Nous avons programmé ces interventions avant et après les Jeux pour éviter les arrêts pendant l’événement. Nous pourrons toujours intervenir si besoin, mais les déplacements seront difficiles pour nos équipes», commente Christophe Chaillou. L’équipe du département MEE, chargée de la maintenance corrective, devra laisser les camionnettes au garage pendant cette période. «Ils circuleront à vélo cargos pour accéder aux stations dans les périmètres interdits aux voitures».
Yann Goubin
À chaque entreprise ses spécificités
«Notre avantage est de pouvoir intervenir sur tous les modèles d’escaliers, quel que soit le fabricant», explique Sébastien Berthe, technicien supérieur de l’équipe maintenance patrimoniale. «Otis, Schindler, Kone, Thyssen, CNIM… Chacune avec ses spécificités.
Le point commun entre les sites est l’exiguïté, ce qui oblige les agents à se comporter comme des contorsionnistes lors des interventions. Un moteur pèse jusqu’à 800 kilos avec ses engrenages. Les agents installent donc un pont équipé de treuils. Pour déplacer le moteur déposé, ils utilisent un chariot téléguidé capable de grimper des escaliers non mécaniques avec leur charge !
L’utilisation de l’aluminium pour fabriquer les marches a considérablement allégé leur poids. «On est passé d’une trentaine de kilos pour une “palette“ (une marche, ndr) à 17 kg pour celle en alu». Pour les marches en bois, le premier matériau utilisé, il fallait compter 48 kg ! Elles ont désormais disparu pour des raisons de sécurité.
Y.G