Présenté en avant-première le 25 septembre à Strasbourg lors du congrès des régions, le train léger Draisy suscite déjà un vif intérêt parmi les élus. Conçu pour revitaliser les petites lignes ferroviaires, ce nouveau matériel promet des coûts d’achat et d’entretien considérablement réduits grâce à sa légèreté, qui limite l’usure des infrastructures.
Cependant, des questions subsistent quant à sa robustesse et au confort des passagers. Destiné à transporter environ 80 personnes avec un poids maximal de 10 tonnes par essieu, le Draisy pourrait rencontrer des difficultés en cas de feuilles mortes sur les voies. Un expert ferroviaire souligne toutefois que sa légèreté facilitera également le freinage. La sécurité dépendra aussi du type de ligne sur lequel il circulera, avec un risque de collision réduit sur des voies dédiées.
Le Draisy sera équipé d’essieux « soigneurs » capables de tolérer une géométrie de voie imparfaite tout en maintenant le confort des passagers, selon le constructeur Lohr. Les coûts seront réduits de 60 % par rapport à un train classique, grâce à des sièges et des vitres moins onéreux.
Alimenté par des batteries offrant une autonomie de 100 kilomètres, le Draisy pourra être rechargé en gare en deux minutes, limitant ainsi l’impact sur l’exploitation. Ce train, long de 14 mètres et large de 3 mètres, offrira 30 places assises et un aménagement intérieur modulable pour accueillir des vélos. Il pourra être couplé pour former des rames jusqu’à trois unités.
Le développement de ce matériel s’est fait en un temps record de quatre ans, grâce à un jumeau numérique et aux innovations embarquées de la navette routière Cristal. Le Draisy sera capable de cohabiter avec le trafic fret existant et de rejoindre des grandes gares en empruntant des voies secondaires.
Le projet de 30 millions d’euros sera financé par le plan de relance France 2030 et par les membres du consortium, incluant la SNCF et Lohr. Des tests sans voyageurs débuteront en 2026 sur une ligne de Moselle, avec une mise sur le marché espérée en 2028 et une prévision de fourniture de 600 véhicules sur 15 ans.