En mai dernier, l’ancien gouvernement avait annoncé ne pas vouloir renouveler Jean-Pierre Farandou pour un second mandat à la tête de la SNCF. Cette décision, critiquée par Bruno Lemaire, faisait suite à l’accord sur les fins de carrière signé avec les cheminots. Jean-Pierre Farandou devait rester en poste jusqu’à la fin des Jeux olympiques et paralympiques, début septembre, à la demande de Matignon.
Le 2 octobre, Jean-Pierre Farandou, 67 ans, a été auditionné par les députés nouvellement élus de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, présidée par Sandrine Le Feur (groupe Ensemble). Cette audition, probablement la dernière pour Farandou, a duré deux heures et demie. Les nouveaux parlementaires, encore peu familiarisés avec la complexité des enjeux ferroviaires, ont salué le rétablissement des comptes du groupe et se sont concentrés sur la desserte de leur territoire et l’avenir de Fret SNCF.
Interrogé sur le discours de politique générale de Michel Barnier, qui remet en cause les 100 milliards d’euros d’investissement pour le ferroviaire promis par Elisabeth Borne il y a deux ans, Jean-Pierre Farandou a esquivé la question. Il a préféré souligner une « convergence de vue » avec Michel Barnier sur la priorité à donner aux trains du quotidien, une réserve attendue avant une décision sur sa succession.
Jean-Pierre Farandou a défendu son bilan financier, rappelant que depuis son arrivée à la tête de la SNCF en novembre 2019, il avait ramené les comptes dans le vert, avec des résultats historiques de 2,4 milliards d’euros de bénéfice en 2022 et de 1,3 milliard d’euros en 2023, et des fréquentations inédites dans les trains. Il a également annoncé avoir décidé de verser 2,3 milliards d’euros supplémentaires au fonds de concours pour régénérer le réseau ferré. « C’est la priorité des priorités. Les enjeux liés au réseau sont fondamentaux si on veut maintenir de la fiabilité, de la fréquence, de la performance », a insisté le PDG sortant. Il a exhorté les parlementaires à s’emparer du sujet de la renégociation du contrat de performance entre l’État et SNCF Réseau, essentiel pour remettre d’équerre les infrastructures ferroviaires.
Nathalie Arensonas