L’Union des industries ferroviaires européennes (Unife) a récemment dévoilé la dernière édition de son étude sur le marché ferroviaire mondial lors du salon Innotrans à Berlin. Cette tâche, autrefois menée par Philippe Citroën, est désormais dirigée par le nouveau directeur général de l’Unife, Enno Wiebe. L’étude, auparavant réalisée par Roland Berger, est maintenant signée par le cabinet de conseil international Bain & Company.
L’étude offre une analyse détaillée du marché ferroviaire et de son évolution future, couvrant 66 pays représentant 99 % du trafic ferroviaire mondial et l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris les infrastructures, le contrôle, le matériel roulant, les services et les projets clé en main. Les données des pays non inclus dans le groupe de discussion ont été extrapolées sur la base des voyageurs-kilomètres, des tonnes-kilomètres et des parcs de tramways et de métros.
Rebond du marché ferroviaire post-Covid
Le marché ferroviaire mondial a montré une croissance positive ces dernières années, avec des perspectives encourageantes. Après une baisse due à la crise du Covid, le marché a rebondi, augmentant de 2,7 % par an entre 2019-2021 et 2021-2023, hors inflation. Durant cette période, le marché affichait un volume annuel moyen de 201,8 milliards d’euros, les segments des services et du matériel roulant étant les plus importants.
La période 2021-2023 a été marquée par de grands programmes de relance publique dans l’Union européenne et les États-Unis, visant à soutenir la reprise économique post-pandémie et à accélérer la transition écologique. La croissance du marché mondial a été principalement tirée par l’Europe occidentale, avec une croissance annuelle de 7,3 %, notamment pour les rames automotrices et ERTMS. En revanche, certaines régions comme l’Asie-Pacifique ont légèrement diminué en raison des confinements prolongés et du resserrement de la disponibilité du crédit.
Perspectives d’avenir
Entre 2021-2023 et 2027-2029, le marché mondial devrait croître de 3,0 % par an en termes réels. D’ici la fin de cette période, la taille moyenne du marché devrait atteindre 240,8 millions d’euros, hors inflation. Cette croissance est motivée par l’urbanisation, la numérisation et la durabilité, qui augmentent la demande de transport, renforcent la compétitivité des chemins de fer et font des investissements ferroviaires une priorité politique en raison de leur faible empreinte environnementale.
Cependant, une ombre plane sur ce tableau positif : l’accessibilité globale de ce marché ferroviaire a continué de diminuer, atteignant 59 % en 2021-2023. Des obstacles commerciaux protectionnistes et la préférence nationale dans de plus en plus de pays restreignent les marchés accessibles aux industriels européens.
P. L.