La gare de Bordeaux Saint-Jean continue de battre des records de fréquentation : après avoir accueilli 11 millions de voyageurs en 2011, elle en a vu passer 26 millions en 2022 et 28 millions en 2023. Avec une croissance annuelle de 8,5 %, en partie boostée par l’arrivée de la LGV/SEA en 2017, elle est devenue la gare de province la plus fréquentée de France. Les prévisions pour 2030 tablent sur 31 millions de voyageurs, notamment grâce au développement du RER Métropolitain et de ses trois axes majeurs : Libourne-Arcachon, Saint-Mariens-Langon et la ligne du Médoc, ainsi que le projet GPSO vers Dax et Toulouse.
Cependant, les infrastructures actuelles peinent à suivre cette croissance. Le pôle d’échanges, inauguré en 2011, est rapidement saturé aux heures de pointe. Trains, bus, taxis et deux-roues cohabitent difficilement dans un espace restreint, au milieu d’un flux incessant de piétons et d’un stationnement anarchique des automobiles. La rue Charles Domercq, face à la gare, est souvent totalement encombrée. À l’intérieur de la gare, la situation n’est guère meilleure.
Pour répondre à cette demande croissante, un projet de 100 millions d’euros, baptisé « Grande gare de Bordeaux », est en cours de développement. « Il s’agit d’un projet majeur pour une gare emblématique », soulignent les partenaires impliqués, dont la Région, la Métropole, la ville, Gares et Connexions, et l’État. La Commission européenne a également participé à hauteur de 50 % au financement des études, via le MIE (mécanisme pour l’Interconnexion en Europe).
Ce projet prévoit une restructuration profonde des espaces. À l’extérieur, la transformation du pôle d’échanges est nécessaire. Cela inclut la repensée de l’accès et la cohabitation des différents modes de transport, la création d’un nouveau parking, la révision du cheminement piétonnier avec l’ajout de végétation, et l’installation d’une gare routière au pied du pont de la Palombe, côté sud.
À l’intérieur, il s’agit de créer des espaces modulables pour faciliter l’accès aux quais, agrandir les lieux de cohabitation et améliorer la déambulation. Une interconnexion entre les souterrains existants est envisagée, ainsi que la construction d’une passerelle enjambant les voies côté sud pour faciliter l’accès côté Belcier. Une phase de concertation publique a eu lieu entre le 2 septembre et le 11 octobre. Gares et Connexions sera le maître d’ouvrage de ce projet d’ampleur.