La transformation de Fret SNCF en deux nouvelles entités, Hexafret pour le transport de fret et Technis pour la maintenance des locomotives, a suscité une vive réaction de la part de la start-up suisse Technis. Fondée en 2016 par Wiktor Bourée, cette entreprise accuse la SNCF de s’être approprié son nom. Après une première mise en demeure en novembre, Technis a décidé de porter plainte pour « parasitage de dénomination sociale ».
La start-up suisse déplore le manque de considération sérieuse de ses préoccupations légitimes et la volonté de la SNCF de s’approprier une dénomination commerciale porteuse. L’affaire a été portée devant la justice, tant en France qu’en Suisse. « Les avocats des deux entreprises ont entamé des discussions, mais celles-ci n’ont pas abouti. La SNCF estime qu’il n’y a pas de préjudice, mais vu l’ampleur des retombées dans la presse, il y a un risque de confusion et des clients se posent des questions », explique une porte-parole.
La situation est d’autant plus délicate que la société suisse, spécialisée dans les solutions de recueil de données sur l’environnement bâti, est elle-même un fournisseur du groupe SNCF.
Du côté de la SNCF, on minimise l’affaire, affirmant que les services juridiques des deux entreprises continuent à dialoguer. « Leur activité n’est pas spécifique au ferroviaire. Cette société a des clients dans d’autres secteurs », commente-t-on, en citant d’autres cas similaires comme les stylos Mont-Blanc et la crème Mont-Blanc qui utilisent le même nom mais n’ont rien à voir. On rappelle également qu’une agence de communication spécialisée sur les marques a été missionnée avant le choix du nom. « Après un travail de vérification, l’agence avait conclu qu’il n’y avait ni conflit d’intérêt, ni problème majeur identifié », affirme un porte-parole.