La Deutsche Bahn pourrait faire face à un démantèlement majeur si les conservateurs remportent les élections anticipées du 23 février. Friedrich Merz, le candidat favori de la CDU pour la chancellerie, a annoncé des plans de cession et de séparation entre l’exploitation et le réseau ferroviaire.
« Les chemins de fer doivent être complètement repensés si l’on veut obtenir des améliorations [sur la ponctualité] », déclare Ulrich Lange, porte-parole pour les questions de transport à l’assemblée fédérale (Bundestag).
La CDU estime que la DB doit céder ses nombreuses participations et filiales pour se recentrer sur son cœur de métier : le transport de personnes et de marchandises. La compagnie ferroviaire allemande a déjà commencé ce processus en cédant fin 2024 sa filiale logistique Schenker au Danois DSV.
Cependant, les conservateurs devront obtenir une majorité à la chambre basse. Si les sondages se confirment, Friedrich Merz devra former une coalition avec le Parti social-démocrate (SPD) ou les écologistes, tous deux opposés à ce démantèlement. De plus, il devra faire face à la résistance du plus grand syndicat de cheminots (EVG), qui dénonce un projet favorisant « les intérêts du lobby néolibéral contre ceux des travailleurs ».
Le ministre des Transports, un libéral, estime qu’un démantèlement ne résoudra pas le problème fondamental du rail allemand, à savoir l’énorme retard d’investissements dans le réseau. « On promet aux gens des solutions soi-disant simples pour résoudre des problèmes complexes », dit-il. La DB vient de lancer son programme de rénovations (40 corridors) pour améliorer la ponctualité des trains allemands, qui n’a jamais été aussi mauvaise depuis plus de 20 ans.