Le patrimoine ferroviaire ne se limite pas aux locomotives à vapeur, les ouvrages d’art en font partie, eux aussi. C’est ce qu’a montré la conférence-débat donnée à Cahors, le 14 novembre, par Fabien Cadot et Guillaume Bernard, chargés de mission Inventaire du patrimoine du département du Lot. Tous deux ont présenté leurs travaux concernant l’ancienne ligne du PO construite à la fin du XIXe siècle pour relier Capdenac dans l’Aveyron et Cahors dans le Lot. Preuve que le sujet intéresse la population locale, la conférence a fait salle comble, emmenant l’auditoire dans un voyage de 68,550 km traversant dix-huit communes pour desservir Cahors.
Ce chantier, dirigé par les Ponts et Chaussées, a été déclaré d’utilité publique en 1879. Les travaux ont commencé en 1881 et la ligne a été inaugurée le 14 juillet 1886. Près de 500 ouvriers ont été mobilisés sur ce chantier monumental. Il a fallu construire douze stations et haltes, dont certaines furent dotées d’une marquise (Cabessut), treize tunnels, cinq ponts maçonnés à arches, quatre ponts métalliques, une cinquantaine de passages à niveau, et autant de ponceaux pour piétons et chemins. D’autres photos projetées ont montré différents vestiges de l’ancienne ligne : bras d’aiguillage, signaux sonores, points kilométriques ainsi que des châteaux d’eau destinés aux locomotives à vapeur qui ont circulé de 1886 à 1962. La ligne a été fermée en 1980 aux trains voyageurs, puis à ceux transportant des marchandises. De 1985 au début des années 2000, l’association Quercyrail l’a utilisée pour faire circuler son train touristique.
Après la conférence, plusieurs spectateurs ont exprimé leur souhait d’obtenir le tracé précis de la ligne et de voir le même travail effectué sur la ligne Cahors – Libos et Cahors – Moissac. Une curiosité qui témoigne d’un réel intérêt pour ce patrimoine qui a façonné les paysages et l’histoire de la vallée du Lot.