En Belgique, des amoureux de la traction vapeur se sont mobilisés dans les années 1970 pour préserver des locomotives retirées de la circulation. Certaines machines sont utilisées pour des circulations touristiques, d’autres sont mises en valeur dans un musée spécialement créé pour elles.
En Belgique, dans la province de Namur, le Musée du Chemin de fer à vapeur des Trois Vallées (CFV3V) a franchi une nouvelle étape le 29 mars, avec l’inauguration de son extension : quatre voies de 80 mètres qui permettront de protéger une partie des collections qui se trouvait jusqu’à présent à l’extérieur. C’est un moment que les bénévoles de l’association présidée par Didier Mosseray attendaient depuis plus de vingt ans. « Notre musée s’étendait sur 100 mètres de long et sur quatre voies, sans compter la partie atelier dans laquelle on restaure notre matériel. Avec ces 80 mètres supplémentaires, nous allons pouvoir rentrer les plus belles pièces de notre collection, et ainsi les préserver des intempéries et des dégradations », explique Guillaume Allard, responsable des relations publiques du CFV3V. L’inauguration de l’extension a eu lieu en présence de Valérie De Bue, la ministre du Tourisme Barbara Destrée, commissaire générale au Tourisme et Jean-Marc Delizée, député fédéral et conseiller communal de Viroinval.
Des collections remarquables
La plus ancienne locomotive exposée au musée date de 1894 ! Elle a été préservée, ainsi que de nombreuses autres, par un groupe de passionnés qui, dès les années 1970, s’est investi dans le sauvetage de ce patrimoine en transformant, à des fins touristiques, la voie entre Mariembourg et Treignes (14 km) pour y faire circuler des trains à vapeur. Les Chemins de fer belges venaient d’abandonner ce mode de traction et ces ferrovipathes voulaient tout faire pour en conserver une évocation vivante. Les circulations touristiques du CFV3V, qui ont débuté en 1973, ont immédiatement connu le succès. Le parcours serpente dans la vallée du Viroin, au coeur du Parc naturel Viroin-Hermeton. « L’été, en cas de sécheresse, nous pouvons remplacer nos locomotives à vapeur par une diesel, car notre priorité est la sécurité de nos équipes et des voyageurs et le respect de la nature », précise Guillaume Allard. Les trains circulent tous les week-ends d’avril à novembre. En juillet et août, la programmation des voyages est renforcée.
Une vingtaine de locomotives à vapeur
A Treignes, l’imposant musée, construit avec le soutien de la région wallonne et inauguré en 1994, abrite une vingtaine de locomotives à vapeur remarquablement restaurées par les bénévoles de l’association. Plusieurs d’entre eux appartiennent au patrimoine ferroviaire de la SNCB (Chemins de fer belges) et sont prêtés par celle-ci à l’association. S’y ajoutent de nombreuses locomotives diesel ou électriques, des autorails, des voitures voyageurs, des wagons marchandises… Du matériel roulant essentiellement belge mais aussi luxembourgeois, français, allemand et polonais. D’autres pièces de collections complètent cet ensemble dédié à la mobilité d’autrefois. Des vitrines thématiques présentent des objets issus du monde ferroviaire : lanternes, képis, casquettes, téléphones, outils, balances, affiches… Les visiteurs, petits et grands, peuvent aussi admirer un réseau miniature Märklin, dont les modèles réduits et les décors ont été réalisés avec le souci du détail. On peut également visiter, depuis une passerelle, l’atelier de maintenance des locomotives où les bénévoles prennent soin des machines.