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© DR

Train dans la campagne - Claude Monet

Nantes. Le Voyage en train, une exposition

13 janvier 2023
- -
Par : Samuel DELZIANI

Jusqu’au 5 février prochain, l’exposition Voyage en train qui se déroule au Musée des arts de Nantes permet aux visiteurs de découvrir comment l’avènement du chemin de fer a bouleversé le regard des artistes. De Caillebotte à Dali, en passant par Monet et Van Gogh, tous se sont confrontés à cette innovation technique qui a changé la face du monde.

 

Caillebotte, Monet, Van Gogh, Dali… L’exposition Le Voyage en train qui s’est ouverte en octobre dernier au Musée des arts de Nantes explore jusqu’au 5 février la représentation du train à travers une centaine d’oeuvres. C’est Jean-Rémi Touzet, conservateur en charge des collections 19e au Musée d’arts de Nantes, qui a eu l’idée d’exposer cette centaine d’oeuvres « ferroviaires » sous l’angle des sensations nouvelles que le train apporte. L’exposition se concentre sur la période 1834 – 1930 et se limite essentiellement à l’Europe.

Comment l’innovation technique influence- t- elle les artistes ? En bouleversant notre rapport à l’espace et au temps, le chemin de fer apporte son lot d’expériences et de sensations nouvelles. L’exposition a délaissé la chronologie pour s’organiser autour de six thèmes. Le premier d’entre eux : Adieu la mythologie ! Le train dans le paysage. Au fur et à mesure que le réseau ferré se développe, le paysage change. Les ouvrages d’art deviennent les monuments de l’ère industriel. Au départ, ce sont les investisseurs qui passent commande aux artistes afin de mettre en avant leurs plus belles réalisations. Ainsi, le tableau signé Paul-Désiré Trouillebert, un membre de l’École de Barbizon, Les Travaux de relèvement du chemin de fer de ceinture, le pont de la rue de la Voûte, a été commandé par un entrepreneur des travaux public, Edmé Plot, qui finira sénateur. Avec cette toile, le peintre documente scrupuleusement les travaux ferroviaires de surélévation de la voie ferrée et rend hommage au talent des ingénieurs.

L’édification du chemin de fer induit une « mise au pas » de la nature. On efface les vallées, on perce les montagnes. Voies ferrées, viaducs, tunnels, mais aussi gares et dépôts : un nouveau paysage nait du rail. Si d’un côté, le train symbolise chez beaucoup la lumière du progrès, la perception de cette nouvelle modernité n’est pas toujours positive. Le chemin de fer a ses opposants. Il soulève à sa naissance de nombreuses inquiétudes.

A partir des années 1870, les Impressionnistes se saisissent également du motif ferroviaire, notamment des changements que le train opère à Paris et dans sa banlieue. Claude Monet tente de saisir l’apparition du train dans le paysage, le panache de vapeur marquant sa présence et transfigurant la réalité, comme dans sa toile Train dans la campagne.

Comme nombre de ses contemporains, Vincent Van Gogh a peint plusieurs scènes ferroviaires, le chemin de fer, symbolisant pour lui la modernité et le progrès. Le peintre néerlandais peint ainsi en 1888, pendant son séjour dans le Midi de la France, Wagons de chemin de fer à Arles. La toile passée au crible du rayon X a révélé plusieurs secrets. Ainsi, initialement, c’est une publicité qui ornait la carrosserie des voitures. L’artiste a préféré finalement y placer le sigle de la PLM, la compagnie ferroviaire symbolisant pour lui le lien entre Paris et la Provence, deux lieux où Van Gogh a posé son chevalet et construit sa légende.

 

Le monde vu du train

Le second espace d’exposition offre un autre point de vue : le paysage vu par la fenêtre du train. Les peintres et les photographes tentent de le restituer dans leurs oeuvres. Ainsi, Nadar prend en banlieue parisienne plusieurs photographies, des « vues instantanées obtenues pendant la marche rapide d’un train ». Dans une troisième section nommée « Rail et signal. Le paysage comme circulation », le visiteur découvre comment les artistes se sont saisis de la signalisation ferroviaire comme d’un nouveau motif. Ce « langage ferroviaire » est une source d’inspiration à part entière dès son apparition sur les voies françaises à partir de 1842. La circulation est également au centre de nombreuses oeuvres, de Cézanne à Monet, en passant par Caillebotte, Manet ou encore Louis Abel-Truchet avec sa toile de 1892, Gare Saint-Lazare.

Autre trésor présent dans cette section de l’exposition, un monument de l’histoire artistique, un livre-objet unique : l’édition du poème de Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, illustré par la peintre Sonia Delaunay. Un rêve de bibliophile composé des 445 vers créés par Blaise Cendrars, imprimés dans des corps de caractères et de couleurs différents, qui sont illustrés sur la gauche d’une composition de l’artiste d’origine russe. Manifeste du simultanéisme, cette oeuvre est un jalon important dans l’histoire de l’art du XXe siècle.

 

L’avènement du temps ferroviaire

Au 2e étage du Cube, on s’intéresse d’abord dans la 4e section, « L’horaire et l’instant. Le temps du quai. » à ce nouveau rapport au temps qui s’installe avec le chemin de fer. D’ailleurs, afin de faciliter l’exploitation, l’heure n’est plus solaire, différente à chaque arrêt du parcours, mais identique de Brest à Strasbourg. Une révolution de plus à mettre au crédit du chemin de fer. Les caricatures d’Honoré Daumier donnent en revanche une image bien moins glorieuse du train, notamment la lithographie issue de sa série Chemin de fer parue dans Le Charivari du 13 novembre 1842. Avec sa Station infiniment trop prolongée, il nous offre un aperçu des conditions de voyage à l’époque des premiers trains de voyageurs. Sur un quai de gare s’entassent les voyageurs à la merci des éléments.

La reproduction L’Heure de tous (1985) d’Arman représente l’une des deux sculptures du spécialiste des accumulations qui sont installées sur le parvis de la gare Saint-Lazare. Ces oeuvres occupent un emplacement symétrique sur le parvis de la gare – Consigne à vie, du côté de la cour de Rome et L’Heure de tous, du côté de la cour du Havre. Les deux sculptures ont été commandées à l’artiste par le ministère de la Culture en 1985. L’Heure de tous est une accumulation d’horloges de bronze comme une superposition des différentes « époques » de la gare. Elles affichent toutes une heure différente, comme pour signifier la pluralité des points de vue, mais l’universalité d’une condition humaine prisonnière du temps qui passe.

L’invention du cinéma apporte une nouvelle pierre à l’édifice de la représentation de la vitesse. En janvier 1896, Auguste et Louis Lumière montrent pour la première fois au public l’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat. Selon les observateurs de l’époque, le film provoquait des mouvements de panique chez les spectateurs.

 

L’art du voyage

La cinquième section s’intéresse à ce qu’il se passe dans le microcosme de la voiture. Baptisée L’ennui et le récit. Le temps du wagon (sic !), elle nous emmène dans l’ambiance feutrée des compartiments. Les espaces du train sont également largement abordés.

Ainsi, le peintre James Tissot, né à Nantes en 1823, s’est installé en Angleterre en 1871, où il devient un artiste réputé auprès de la haute société victorienne.

En 1872, il peint sa toile Gentleman in a railway carriage. Son modèle est confortablement installé dans une voiture, un laid sur les genoux et sa montre à gousset à la main. On sent bien toute l’opulence de ce voyageur. Dans un tout autre style, ma photo d’Emamnuel Bibesco, Pierre Bonnard et le Prince Antoine Bibesco dormant dans le train (1901) nous plonge avec humour et dérision dans l’ambiance ferroviaire de l’époque.

 

Nature et culture

Enfin, dans la sixième et dernière section – Le progrès et la nature. Le temps de l’histoire, on interroge la relation entre le progrès, l’innovation technique, l’histoire et les forces immuables qui nous gouvernent.

Du côté du surréalisme, on s’intéresse surtout à la psychologie du voyageur. Celui qui fuit, celui qui se trouve. Le microcosme du train est un univers clos et ouvert à la fois. Pour Giorgio de Chirico, il exprime son désarroi, pour Paul Delvaux l’univers ferroviaire est le creuset d’une nouvelle réalité. En marge de l’exposition, l’artiste Corentin Leber a imaginé, dans la Salle blanche, une installation qui offre un autre regard sur le paysage qui se déploie à travers le prisme de la fenêtre du train. En collaboration avec le Mini Rail Nantais, un club de modélisme ferroviaire très actif, il a mis en place un diorama qui convoque plusieurs sites emblématiques de la région nantaise, comme les marais salants de Guérande ou les plages de sable de la Loire.

La scénographie n’oublie pas les plus jeunes visiteurs. Un parcours à hauteur d’enfant leur a été spécialement conçu. Baptisé « Voyage en famille », il dispense des informations parfois insolites qui leur sont dédiées. Au niveau 2 du Cube, les enfants peuvent exercer leur talent dans un espace de création baptisé Terminus, tout le monde dessine !

 

 

👉 Cet article est tiré du numéro 3918 de La Vie du Rail. 

Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne ! 



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4 Commentaires

  1. Güntürk Üstün 13 janvier 2023 11 h 48 min

    Ville ferroviaire considérable, Nantes renforce une fois de plus son idéal d’être une considérable ville d’art grâce à cette prestigieuse exposition.

  2. Güntürk Üstün 13 janvier 2023 12 h 16 min

    Dans une exposition qui présente plusieurs œuvres de différentes époques, dont de nombreux chefs d’œuvre, le Musée d’Art de Nantes nous invite à découvrir le regard certain que portent les artistes de talent sur le chemin de fer qui fut assurément une révolution à la fois technique et esthétique.

  3. Güntürk Üstün 13 janvier 2023 13 h 37 min

    Les premiers voyageurs chanceux du « Voyage en Train » sont arrivés en gare le 20 octobre dernier. Pour l’occasion, un vernissage immersif a eu lieu au Musée d’Arts de Nantes. Le temps d’une soirée, le musée a pris l’allure d’une gare ferroviaire entre contrôleurs et voyageurs attendant avec leurs valises et déambulant entre les œuvres. Un moment unique qui a fait des visiteurs, des personnages à part entière de l’exposition.

  4. Güntürk Üstün 14 janvier 2023 0 h 43 min

    Rappelons aux aux intéressé(e)s que la sixième commune la plus peuplée de France est à 2h06/2h15 de la capitale en TGV inOui (contre presque 4 h en voiture).

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