Associé au gestionnaire d’infrastructure néerlandais ProRail et à l’opérateur de fret ferroviaire belge Lineas, Alstom a présenté, aux Pays-Bas, une démonstration de manoeuvre sans conducteur, c’est à dire au niveau d’automatisation GoA4, sur une locomotive Vossloh G1700.
Il y a déjà des locomotives de manoeuvre sans conducteur, mais radio-commandées par un agent à quelque distance. Et il y a aussi des essais de locomotive de ligne au niveau d’automatisation GoA2, en présence d’un conducteur qui est assisté par le système. Mais cette fois, en première mondiale près de Breda, aux Pays-Bas, c’est une locomotive de manoeuvre autonome qui a effectué une démonstration au niveau GoA4, sans conducteur, dans le cadre d’un partenariat entre Alstom, le gestionnaire d’infrastructure néerlandais ProRail et l’opérateur de fret ferroviaire belge Lineas. Cette démonstration s’est tenue fin novembre, en clôture d’une série d’essais.
Au niveau d’automatisation GoA4, le démarrage, la conduite et l’arrêt du matériel roulant sont entièrement automatisés, y compris en présence d’obstacles ou en cas d’événements imprévus, sans intervention directe du personnel. Pour y parvenir, il a fallu démontrer la fluidité de l’interaction entre le système intelligent de détection et de reconnaissance des obstacles (ODS), développé par NIART (Elta), et le système d’exploitation automatique des trains (ATO) d’Alstom. Cette démonstration ouvre la voie à une utilisation plus large de la conduite autonome dans les opérations de manoeuvre, permettant ainsi d’augmenter en toute sécurité la capacité des opérations de fret… dans un contexte où ces dernières, potentiellement pénibles et dangereuses, ont du mal à recruter. Et plus largement, les essais actuels en GoA4 aux Pays-Bas « sont destinés à préparer le terrain pour une large gamme d’applications en exploitation commerciale sur les grandes lignes, à tous les niveaux d’automatisation », ajoute Alstom.
La démonstration a été effectuée en équipant une locomotive de manoeuvre diesel-hydraulique Vossloh G1700 du parc Lineas. Face à plusieurs obstacles (une personne, une voiture, un wagon et un aiguillage mal positionné) la locomotive a réagi de manière entièrement autonome et sans l’intervention du personnel actif à bord, indique Alstom. « L’ODS s’est avéré efficace jusqu’à 500 mètres des obstacles dans des conditions réelles, offrant ainsi un tampon de sécurité important dans les gares de triage ». Ce système embarqué de détection est basé sur un radar numérique à haute résolution, couplé à un système électro-optique multispectral. Il est alimenté par des algorithmes classiques et d’apprentissage automatique afin de détecter et classer les obstacles sur le trajet du train, dans toutes les conditions météorologiques et de visibilité. Les informations obtenues sont ensuite transmises au système ATO afin que ce dernier puisse prendre des décisions de conduite autonome.
? Cet article est tiré du numéro 3915 de La Vie du Rail.
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