Deux spécialistes s’unissent pour le développement de la conduite automatique sur les trains remorqués par des locomotives. En effet, un protocole d’accord a été signé entre l’équipementier Knorr-Bremse, spécialiste des systèmes de freinage, et Thales, pour coopérer au développement de solutions de conduite automatique qui concernent aussi bien les trains de marchandises que ceux de voyageurs. Plus que d’arriver à brève échéance à une autonomie complète de ces trains tractés par locomotive, qui pourrait intervenir dans une phase ultérieure, il s’agit ici d’automatiser certaines fonctions, ce qui pourrait se montrer particulièrement utile dans le cadre de la digitalisation des trains de fret.
Selon les deux entreprises, « la conduite automatique des trains (ATO) apportera (…) au secteur du fret ferroviaire (…) des gains d’efficacité et de capacité, des économies d’énergie, des améliorations des performances et une meilleure ponctualité ». Ce dernier point peut surprendre, mais, ajoutent Knorr-Bremse et Thales, le respect de l’heure d’arrivée prévue dépend d’une conduite fluide des trains, basée sur des facteurs tels que les caractéristiques de la voie, la topographie et le trafic environnant, ainsi que sur des paramètres spécifiques au train tels que la charge, qui influence les performances de traction et de freinage.
C’est là que l’introduction de fonctions numériques et automatisées pour contrôler ces paramètres apporterait une amélioration. En disposant de données fournies en temps réel par des capteurs à installer sur les parcs existants de matériel roulant, les conducteurs des trains pourront élaborer des stratégies de conduite optimales. Les deux entreprises ajoutent que la conduite automatique des trains « contribuera également, entre autres avantages, à lutter contre la pénurie de personnel qui menace le secteur du fret ferroviaire ».
👉 Cet article est tiré du numéro 3911 de La Vie du Rail.
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Pratiquement aucun défenseur de l’innovation et du progrès ne s’opposera à l’automatisation des trains de marchandises. D’un autre côté, la possibilité que cette action avisée puisse rendre à l’avenir « la pénurie ‘temporaire’ de personnel » dans le secteur du fret ferroviaire ‘permanente’ ne doit jamais être ignorée.
Les trains équipés d’ATO sont classés selon leur degré d’automatisation (GoA). Les GoA sont au nombre de cinq, allant de zéro à quatre. GoA zéro signifie que le train est exploité de manière entièrement analogique, tandis que GoA quatre, dans lequel les trains sont capables de fonctionner automatiquement à tout moment.
L’un des premiers exemples d’ATO a eu lieu en France dans les années 1950 lorsque la technologie a été appliquée à la voie navette, un tunnel de la ligne de métro parisienne.
En ce qui concerne le fret, le plus grand réseau de trains sans conducteur, s’étendant sur plus de 1700 kilomètres, est géré par la Rio Tinto Mining Company en Australie-Occidentale.
Le fret ferroviaire européen doit devenir l’épine dorsale du transport de marchandises afin d’aider à atteindre les objectifs climatiques ambitieux de la région pour 2030. Il n’est donc pas surprenant que le français Thales et l’allemand Knorr-Bremse s’efforcent d’accroître l’efficacité, la compétitivité et la flexibilité du secteur en mettant en œuvre des caractéristiques et des fonctions numériques automatisées.