La chambre régionale des comptes de Corse a passé au crible la gestion des transports ferroviaires entre 2010 et 2020. Il en ressort de multiples dysfonctionnements qui ont souvent fait augmenter les dépenses sans que les objectifs d’amélioration des transports ferroviaires ne soient atteints.
Les Chemins de fer de la Corse devaient être un exemple des ambitions en matière de transports de la nouvelle Collectivité de Corse, en 2015. Six ans plus tard, le bilan n’est pas au rendez-vous du projet, comme le montre un rapport de la Chambre régionale des comptes. À quelques mois des élections territoriales, en juin, l’opposition s’est emparée du document pour critiquer la gestion de la majorité, au début de la session de l’assemblée de Corse qui s’est ouverte le 25 février.
Dans ce rapport aucun des aspects de la gestion ne semble être à la hauteur des enjeux. Ni la réalisation des orientations stratégiques, ni l’achat, ni l’entretien du matériel, ni celui des infrastructures, des ateliers, des ressources humaines, ni les processus administratifs, ni le contrôle par l’administration de tutelle. La liste est longue.
Des orientations stratégiques ambitieuses
Les ambitions ne manquaient pas, à la lecture du Schéma régional des transports (SRT) approuvé en 2008. Il prévoyait entre autres le prolongement du périurbain de Bastia jusqu’à Folelli, des réserves foncières pour le tramway en Balagne, la création de pôles d’échanges à Bastia et Ajaccio, l’aménagement des gares de Porto-Vecchio, Sartène-Propiano, Corte, Casamozza, Calvi et Île- Rousse, et l’accessibilité des gares des grandes agglomérations. Le dernier axe du schéma régional était d’affirmer le rôle de la Collectivité en tant qu’autorité organisatrice des transports, dans le développement du transport voyageurs comme du fret, qui s’accompagnait de la création d’un comité consultatif des transports régionaux.
La plupart des orientations devaient être mises en œuvre avant la fin 2010 même si quelques-unes ont été repoussées à fin 2015. Or, « à la fin 2015, seul le périurbain de Bastia a fait l’objet d’un développement significatif», détaille le rapport. «Le “tramway de Balagne” et les réserves foncières n’ont pas été étudiés par la collectivité tout comme l’extension du périurbain jusqu’à Folelli, sur lequel seules les études d’emprises ont été produites. Les pôles d’échange multimodaux, la modernisation des gares et la desserte des ports et aéroports n’ont pas été engagés.