SNCF Réseau vient d’homologuer la production de rails à partie d’acier de réemploi, mis au point avec le groupe sidérurgique Liberty steel, et ses deux usines, à Saint-Saulve (Ascoval) et Hayange. Cette nouvelle filière permet de fabriquer des rails qui émettent 90 % de CO2 en moins que les rails issus de la filière traditionnelle des hauts fourneaux. Plus vertueuse, l’économie circulaire est aussi une source de bénéfices pour SNCF Réseau qui revend les rails usagés à son fournisseur.
« Entre 2 800 et 3 000 km de rails sont renouvelés chaque année», explique Olivier, Bancel directeur général adjoint Production de SNCF Réseau. Or la production de rail est une industrie qui génère beaucoup de CO₂ : 1 tonne d’acier produit 1,8 tonne de CO₂ en utilisant des hauts fourneaux conventionnels. Mais il existe aussi une autre méthode qui consiste à utiliser, non pas du minerai de fer, mais de l’acier de réemploi. Le savoir-faire des sidérurgistes qui s’appuie sur un tri de plus en plus pertinent de l’acier des industriels du recyclage, les “ferrailleurs“ comme on les appelait autrefois, permet d’obtenir une qualité satisfaisante pour la production de rail. L’acier est refondu dans des fours à arc électrique pour produire des blooms, autrement dit des barres à la section rectangulaire. Ce sont ces blooms qui seront ensuite retravaillés à chaud pour former des rails neufs. Mais surtout des rails qui, au cours de leur processus de fabrication, ont généré moins de carbone : 180 kg par tonne, contre à 1,8 tonne pour chaque tonne d’acier issu du minerai brut. Un résultat qui tient compte de l’ensemble de la chaîne, de l’extraction à la transformation, en passant par le transport. Un poste très important, puisqu’aujourd’hui, la matière première parcourt le globe. En 2019, les trois premiers producteurs mondiaux de minerai de fer étaient l’Australie, le Brésil et la Russie