Le déclin plus ou moins rapide des trains de nuit est un problème commun à plusieurs pays européens. Mais alors qu’en France ou en Allemagne des relations sont purement et simplement supprimées avec des préavis de quelques mois, les voyageurs suédois mettent à profit ces préavis pour retourner la situation, avec succès. C’est ainsi qu’il y a deux ans, la forte hausse de la fréquentation des trains de nuit entre Stockholm et le sud de la Suède a sauvé ces relations sur une distance de quelque 600 km, concurrencées par les trains rapides et les avions.
Des liaisons assurées par l’opérateur historique SJ à son propre compte, sur des bases purement commerciales. Cette fois, ce sont les deux dessertes quotidiennes entre Stockholm et la Laponie (1 500 km) qui ont été sauvées suite à une collecte de 57 000 signatures par l’association touristique STF, qui gère entre autres les Auberges de jeunesse suédoises. Des dessertes assurées dans le cadre d’une convention de service public au titre de la continuité territoriale entre un organisme ad hoc et un exploitant, actuellement SJ.
Plus confiant dans l’avenir des trains de nuit qu’il y a quelques années, SJ a annoncé à la mi-février que 150millions de couronnes (15,8 millions d’euros) allaient être investis pour rénover et améliorer une petite soixantaine de voitures-lits ou couchettes destinées aux relations de nuit vers le Jämtland, où se trouvent les stations de ski suédoises les plus réputées. Le premier train rénové est attendu pour 2018.
Ni les trains à grande vitesse, ni les avions pourraient totalement détruire l’existence des trains de nuits, sauf la méconnaissance et le mépris de leurs propres créateurs. Apres l’ÖBB, cette fois-ci, c’est le groupe SJ (né dans les cendres de l’historique Statens Järnvägar en 2001) qui semble être bien déterminé à sauver l’avenir flou des certains trains de nuit en Europe. Une touche très classe sans conteste (même si elle n’est pas aussi majestueuse que celle de l’ÖBB) à examiner de près pour les sociétés ferroviaires concernées.
Pour ses amoureux, Stockholm est “La Venice du Nord” (même si elle partage ce surnom evec Bruges, Saint-Pétersbourg et Amsterdam). Ces jours-ci, grâce à son opérateur ferroviaire “SJ”, Stockholm rivalise avec la ville légendaire de l’Adriatique pas seulement par la présence de sa beauté blonde volcanique mais aussi par le service régulier de ses trains de nuit. Toutefois, dans les temps actuels, quand on songe à une ville ferroviaire pleine de trains de nuits avec des voitures-lits et couchettes, c’est Vienne qui doit venir tout d’abord aux esprits des ferroviphiles. Et oui, Vienne la romantique qui mérite bien son surnom de “Ville des Rêves”. Paris de la SNCF, où est-tu notre amour?