Le 2 février, un accord a été conclu entre Govia Thameslink Railway (filiale de Keolis) et le syndicat Aslef, mettant fin à neuf mois de conflit social autour de l’exploitation à agent seul sur les lignes du réseau Southern au sud de Londres. L’annonce a été faite par Frances O’Grady, secrétaire générale des syndicats britanniques (TUC). Des concessions ont été faites par les deux parties, dans la mesure où si l’agent de train reste maintenu en principe par l’exploitant, le syndicat admet qu’un train peut être mis en service dans certaines circonstances avec le conducteur comme seul membre du personnel à bord. La plus longue grève de ces deux dernières décennies sur le réseau ferré britannique pourrait laisser des traces audelà du périmètre desservi par Southern et de ses usagers, dont la vie quotidienne a été perturbée pendant la majeure partie de 2016. D’une part, le ministère britannique des Transports (DfT) envisage d’étudier une « prise de contrôle directe » de la franchise Govia Thameslink Railway – en clair, une renationalisation temporaire. D’autre part, le député conservateur Chris Philp, élu de Croydon-sud, circonscription particulièrement touchée par la grève du Southern, a remis un projet de loi limitant le droit de grève dans les chemins de fer, comprenant la mise en oeuvre d’un service minimum. Enfin, en élargissant le cadre géographique, les autres opérateurs de franchises craignent que le refus de l’exploitation à agent seul fasse tache d’huile sur tout le réseau ferré britannique.