À l’occasion de la présentation des services SNCF prévus cette année, Jean- Christophe Archambault, son directeur régional, s’est félicité des bons résultats dans la lutte contre la fraude. « Un réel succès », a-t-il souligné en évoquant le cas des TER de l’ouest lyonnais, qui a été le premier secteur à mettre en oeuvre dès 2012 l’EAS (équipement des trains à agent seul)*, pivot du nouveau Service des territoires engagé depuis le 29 août dernier et qui sera déployé en 2017. « Le taux de fraude est passé de 18 % à 9 % en trois ans et en dessous de la moyenne régionale de 10,4 % », précise Anne-Sophie Marot, chef de projet de Service des territoires à SNCF Mobilités. Performance d’autant plus méritoire qu’elle est réalisée dans une période de fréquentation en hausse sensible, de 6 500 à 8 000 voyageurs/jour en semaine. Enfin, gros bigarreau sur le gâteau, la qualité de production améliorée affiche le meilleur taux de ponctualité, à 95 %. « Les équipes de contrôle mobiles sont un dispositif performant et efficace sur tous les plans », résume Anne- Sophie Marot. Point fort des filtrages, ils empêchent de monter à bord des voyageurs sans titre de transport qui sont à l’origine de 70 % des incivilités. Introduit dans les 140 trains de l’ouest lyonnais en même temps que le moderne tram-train, le nouveau système de contrôle est le modèle sur lequel s’est appuyée la SNCF pour développer son Service des territoires (ST). Une nouvelle appellation qui doit répondre aux exigences de fiabilité totale exprimée par l’AOT régionale, d’autant plus fortes depuis l’arrivée de l’exécutif Wauquiez qui a mis la pression sur la SNCF au plus haut niveau.
De leur côté, SUD-Rail et la CGT avaient tenté, en vain, d’impliquer la région contre « la RERisation des TER », l’insécurité dans les TER sans la présence systématique de contrôleurs à bord et « la réduction de 40 postes » générée par le déploiement du ST dans les TER périurbains. Ce dernier engagé fin août a concerné une centaine de trains sur trois axes (Villefranche – Vienne, SaintÉtienne – Montbrison, Saint- André-le-Gaz – Grenoble) puis en décembre 2016 près de 300 trains sur sept axes (au départ de Lyon, Saint-Étienne, Grenoble, Clermont-Ferrand, etc.). Une phase 3 à l’été 2017 sur trois axes autour de Lyon, Saint-Étienne, Annemasse achèvera le projet de ST totalisant alors quelque 500 trains/jour avec l’objectif de gagner 1 % de taux de fraude d’ici fin 2017. Quelque 135 agents devraient alors constituer les équipes mobiles de contrôleurs volontaires. Outre la lutte contre la fraude (23 millions d’euros), le projet de ST vise à augmenter les recettes des TER en fidélisant de nouveaux clients et en expérimentant de nouveaux services de type « premium » sur Lyon – Genève. La réduction des coûts d’exploitation et le souci d’une gestion rationnelle performante sont aussi clairement affichés auprès de la région, excédée par les dysfonctionnements ferroviaires. Elle a frappé fort en décidant de financer 12 équipes de Suge pour la sécurité, mais elle a aussi budgété 20 millions d’euros de pénalités en 2017. Presque autant que le manque à gagner de la fraude…