Malgré le costume sans cravate, on a l’impression que le PDG de SNCF Mobilités a enfilé le bleu de chauffe pour lancer à Lyon son tour de France des régions. Sûrement sans prime d’escarbille et pendant les négociations difficiles des conventions TER, il va au charbon pendant deux jours pour présenter tout à la fois les « Grands forums de l’emploi et des métiers » de l’entreprise publique et un état des lieux avec les projets de développement de la SNCF. En Auvergne- Rhône-Alpes (Aura), Guillaume Pepy était entouré de son étatmajor – directeurs du réseau, des TER, de Geodis et de Keolis Lyon, opérateur des transports urbains – : « la SNCF en grand, pour affirmer [sa] vocation de groupe de mobilité industrielle et logistique ». Le même scénario se répétera dans les autres capitales régionales où le PDG briefe ses équipes et rencontre élus et dirigeants d’entreprise, les start-up collaborant avec la SNCF, associations d’usagers ou les étudiants (ici, l’École Centrale de Lyon)… Selon les interlocuteurs, il parle (et écoute) ingénierie digitale, qualité de service, attente des clients et, avec un panel de 150 personnes, amélioration des déplacements et de la mobilité…
À l’heure des négociations des conventions TER qui déraillent et de la qualité de service défaillante avec des pénalités coûteuses (sept à huit millions d’euros prévus en 2016 en Aura), il y a de quoi enflammer le bleu de chauffe. Au lendemain de la sortie de Christian Estrosi en Paca sur la rupture des négociations, la situation est tout aussi tendue côté Aura où son président, Laurent Wauquiez, voit rouge au seul mot TER. « Les discussions avec Laurent Wauquiez sont directes, il est exigeant, on se comprend, le client a toujours raison. Nous avons les mêmes enjeux pour réussir : on a engagé un plan d’action vigoureux sur la qualité de service et des économies, nous ferons de nouvelles propositions ici et en Paca », plaide Guillaume Pepy. Ici, en Auvergne Rhône-Alpes, où le groupe SNCF emploie 30 000 personnes et va en recruter 700 d’ici la fin 2017. Une journée-forum entière était consacrée à la découverte et au prérecrutement dans plus de cent métiers (ingénierie/ technique/maintenance, conduite, relation clients, cadres et ingénieurs). Les talents sont recherchés dans la première région SNCF, hors Îlede- France, qui compte notamment la ligne TER la plus fréquentée, la DSP Keolis la plus importante d’Europe et le premier hub de correspondance européen à la gare de la Part-Dieu, avec 300 TGV vers six pays.