Ils ont voulu une gare parisienne qui, selon l’expression de Laurent Wauquiez, « invite les voyageurs à regarder les choses dans l’autre sens. Vers la province, vers les régions ». Tel est en tous cas le sens de la démarche, finalement conjointe après quelques tiraillements, qu’ont fait auprès de la SNCF deux régions pour que soit rebaptisée la gare de Bercy. La voilà dotée officiellement depuis le 13 septembre du nom plutôt à rallonge de : Gare de Paris Bercy Bourgogne – Pays d’Auvergne. A la demande de Laurent Wauquiez, le président du conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, et de Marie-Guite Dufay, présidente de Bourgogne Franche – Comté.
Gageons que le voyageur, lui, continuera d’aller au plus court pour en parler mais, inscrit en toutes lettres au fronton, le nouveau nom veut porter haut les couleurs, « mettre en vitrine », dit Marie-Guite Dufay faisant chorus, l’identité, la notoriété de deux terroirs touristiques, deux territoires économiques. Des régions, rappelle au passage Laurent Wauquiez, qui font chaque année « un gros chèque » à l’opérateur SNCF.
Pour des services dont les plus de 3 millions de voyageurs qui transitent chaque année dans la gare se plaignent encore trop souvent. Tout comme ils dénoncent le mauvais état du réseau et la vétusté du matériel. Deux « priorités absolues », a assuré Guillaume Pepy.
Rappelons que 16 Intercités par semaine desservent Clermont au départ de Bercy avec des rames modernisées. Soit 1,7 million de voyageurs par an. Et 12 trains Paris-Nevers. Soit 1400 passagers quotidiens. L’axe Auxerre – Paris représente à lui seul la moitié du trafic TER Bourgogne. Le président de SNCF s’est dit satisfait des 95 % de régularité par exemple sur Paris – Dijon. Il reconnaît 88 % seulement sur Paris-Auxerre, 89 % sur Paris-Nevers-Clermont. Selon les chiffres maison. « On a encore du boulot pour atteindre un bon niveau de satisfaction des voyageurs », a-t-il concédé sans ambages.
Reste que nouvelle identité ne signifie pas non plus bouleversement des lieux dans une gare longtemps considérée comme une annexe de Paris-Lyon. Elle reste excentrée et mal desservie, se plaignent de longue date les associations d’usagers. Les choses s’améliorent pourtant : en collaboration avec la RATP, un accès plus direct avec la ligne 14 du métro sera créé en juin prochain depuis la rue Corbineau. L’accessibilité sera améliorée. Et en 2018, interviendra le réaménagement du quai transversal pour faciliter la circulation des flux de voyageurs. Un salon nouvel espace d’attente (…qu’il faut tout de même aller chercher avec ses bagages au premier étage) a été aménagé.
Un autre Salon Pro Intercités celui-là est promis pour fin 2016. Pour la clientèle d’affaires de ces trains dont les élus présents et Guillaume Pépy ont réclamé à l’Etat d’assurer l’avenir.
Jouxtant la gare ferroviaire, en revanche la gare routière, est notamment devenue première gare Ouibus (SNCF) de France. Elle propose désormais 40 destinations nationales et européennes.
Chantal Blandin