Les associations d’usagers constatent de nombreuses suppressions de train et une baisse générale de l’offre de transport. Les Hauts-de-France sont particulièrement touchés par ce phénomène, au grand dam de la région, autorité organisatrice des TER, qui tape régulièrement du poing sur la table. La SNCF va injecter de nouveaux trains et cherche à accélérer le recrutement de conducteurs et les formations, après avoir perdu du temps avec la crise sanitaire.
Retards de trains, multiplication des suppressions de circulations au dernier moment et temps d’attente qui s’allongent pour les usagers… la situation de crise entre la SNCF et les Hauts-de-France, déjà en cours en 2021, s’est amplifiée ces derniers mois. Le 4 novembre, Xavier Bertrand, le patron de la région, a adressé une lettre à Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, pour exprimer sa perte de confiance dans la compagnie et dire l’exaspération des voyageurs. Trois jours plus tard, il recevait Clément Beaune, le ministre des Transports, qui indiquait avoir entendu le message et demandé à la SNCF « un plan de résorption de ces difficultés le plus rapide possible », en accélérant les formations et les recrutements de conducteurs. Le manque de conducteurs a en effet contraint la SNCF à supprimer des TER dans plusieurs régions, tout particulièrement en Hauts-de- France, où près de 10 % des circulations sont annulées quotidiennement depuis la fin octobre, selon le ministre des Transports.
En Hauts-de-France et ailleurs dans l’Hexagone, le mythique service TER de la SNCF doit être créateur de solutions aussi efficace et durable que le mythique service TGV en peu de temps.
Si le virus traître et opportuniste SARS-CoV-2 pouvait parler, il dirait probablement ce qui suit à propos de la question conflictuelle du TER dans le pays: « Je ne suis pas la principale cause de ce problème chronique, mais le principal catalyseur, et franchement, je ne veux plus que mon nom soit appelé avec TER tout le temps! »
Un chiffre alarmant! Plus de 11000 TER ont été abolis dans la région Hauts-de-France en 2022. Ici comme ailleurs dans le pays, le système ferroviaire, morcelé en plusieurs entreprises publiques, empêtré dans la bureaucratie et financé insuffisamment, semble incapable de répondre aux attentes des utilisateurs et de relever le défi du réchauffement climatique.