Le changement d’horaire du 10 décembre se traduit par une refonte totale de la grille en vigueur sur le RER A, ainsi que sur les lignes J et L au nord-ouest de Paris. Avec parfois moins de trains, mais qui risquent moins d’être en retard ou supprimés.
Tant pour Île-de-France Mobilités que pour la RATP et SNCF, c’est une révolution qu’ont connue les grilles horaires du RER A, mais aussi de la ligne L (Paris vers Cergy) et de la ligne J (de Paris vers Mantes-la-Jolie et Gisors) du réseau Transilien le 10 décembre. Et de fait, aucun changement d’une telle ampleur n’avait été apporté aux dessertes assurées sur le RER A depuis les années 1990, époque où les actuelles lignes Transilien n’existaient pas (la J regroupe les anciens Groupes 4 à 6 du réseau Saint-Lazare et la L les Groupes 2 et 3).
En deux décennies, les bassins de population et d’emplois ont connu bien des évolutions ; la demande atteint désormais 1,2 million de voyageurs par jour, alors que de plus en plus d’habitants sont présents le long des extrémités de branches, où l’offre était jusque-là moins étoffée. Autour du tronçon central, la ligne 14 du métro et le RER E (Eole) ont été ouverts pour désaturer la ligne A, récupérant en principe les voyageurs de cette dernière sur les trajets parisiens ou entre Paris et Val-de-Fontenay. Enfin, les rames à deux niveaux ont été généralisées sur le RER A en mars dernier, offrant 30 à 50 % de capacité supplémentaire par rapport aux rames à un niveau MS 61 et MI 84.
Malgré les améliorations, la situation n’était notoirement pas fameuse sur « la ligne la plus fréquentée d’Europe », dont les grilles horaires ne permettaient pas d’absorber en heure de pointe une porte bloquée quelques secondes de trop en gare. Pour ne rien simplifier au tableau, le RER A est exploité par la RATP sur le tronc commun et trois branches (Boissy- Saint-Léger et Marne-la-Vallée à l’est, Saint-Germain-en- Laye à l’ouest), mais aussi par SNCF Transilien sur les branches de Cergy et de Poissy, à l’ouest. Des branches partagées avec les lignes L Nord (130 000 voyageurs quotidiens) et J Nord (110 000 voyageurs quotidiens) ainsi qu’avec les autres trafics assurés par la SNCF.
Bilan : la ponctualité est de 85,3 % sur le RER A, de 83 % sur la ligne L Nord et de 88 % sur la ligne J Nord, selon le communiqué rédigé en commun par l’Autorité organisatrice et les deux exploitants, qui ajoute que « sur certaines parties de ces lignes, les taux de suppression de trains en horaires de pointe dépassent les 10 % ».
Enfin, la relève des agents de conduite à Nanterre Préfecture, liée à cette double exploitation RATP-SNCF, est une cause supplémentaire de perturbations selon les associations d’usagers.
Ces dernières ont toutefois été associées, ainsi que les élus concernés, à la « coconstruction en toute transparence » des nouvelles grilles horaires du RER A et des lignes J et L, adoptées par le Conseil d’Île-de-France Mobilités du 22 mars dernier. Une tâche menée en dix mois, délai officiellement qualifié de « très court », pour une offre « à la fois plus fiable, simple, lisible et adaptée aux besoins de déplacement des voyageurs ».