Les projets se bousculent dans le nord de l’Île-de-France et le CDG Express apparaît plus que jamais comme irréalisable pour les JO. Île-de-France Mobilités change de ton et demande maintenant le report du projet… À moins que ne soit satisfaite toute une liste de conditions. En tête desquelles figurent les travaux sur le RER B qui profiteraient à ses 900 000 usagers quotidiens.
Pas sûr qu’il s’en remette. Valérie Pécresse et Anne Hidalgo ont demandé son report. Conçu pour quelque 24 000 voyageurs par jour, il figure sur la longue liste des promesses hasardeuses faites pour les JO. Ce projet de train dédié à la desserte de l’aéroport rencontre depuis ses débuts une forte opposition. Elle vient surtout de la gauche : mieux vaut financer les trains des habitants que celui des touristes ou des hommes d’affaires. Plutôt les trains des pauvres que les trains des riches. À cet argument, les partisans de CDG Express (au premier rang, ADP et l’État) ont rétorqué que le service ne coûterait rien au contribuable. Les 1,7 milliard d’euros de garantie apportés par l’État en novembre 2017 ont mis à mal cet argument.
Il y a le principe, et il y a le tracé. Sur la majeure partie de son parcours, le futur train doit emprunter des voies réservées à des TER, des trains de fret ou la ligne K. Ces voies longent le RER B. En cas de situation perturbée, les RER prennent les voies parallèles. Les autres trains peuvent faire de même. D’où le deuxième argument contre CDG Express, souvent brandi par les mêmes opposants, dont l’association Non au CDG Express, animée par Didier Le Reste, ancien secrétaire général de la CGT Cheminot. À la bataille pour les financements, s’ajoute celle de l’exploitation.
Et maintenant la bataille des travaux. Car il faudrait tout mener de front, et tout de suite : la modernisation de Paris-Nord, le renouvellement du RER B, la création des correspondances de ce RER avec la ligne 16 du Grand Paris Express, le CDG Express, à quoi sont venus s’ajouter les travaux d’adaptation des quais du RER. Ils sont indispensables pour accueillir à partir de 2025 les nouveaux trains d’interconnexion de nouvelle génération, les MING, que Valérie Pécresse s’apprête à commander, une fois tranché l’appel d’offres lancé le 28 juin dernier. Lors de l’opération RER B+, achevée en 2013, on a rehaussé les quais. On va maintenant les rabaisser. On évoque une facture de 350 millions d’euros. Pas franchement conséquent. Au moins, à ce prix, on va pouvoir renforcer la desserte, grâce à de nouveaux trains apportant 20 à 30 % de capacité supplémentaire.
Les projets se bousculent. L’État a confié fin octobre une mission de coordination des travaux ferroviaires dans le