Le 26 septembre, la saison d’été s’est achevée pour le Tramway du Mont-Blanc (TMB) avec sans doute une petite émotion particulière. En effet, le TMB, un train à crémaillère sur voie métrique, a effectué ses dernières ascensions jusqu’au Nid d’Aigle (situé à 2 372 mètres d’altitude) avec les trois machines historiques, baptisées Anne, Marie et Jeanne et qui sont en service depuis 1957. De l’autre côté de la frontière, en Suisse, dans les ateliers de Stadler à Erlen, la nouvelle génération se prépare. Des versions plus modernes de motrices (rames articulées) devraient être mises en service à la prochaine saison d’été en 2022. Côté technique, le mode de traction reste le même (électrique). La capacité de 130 places assises et 70 debout sera également inchangée. En revanche, l’arrivée des nouvelles motrices permettra d’augmenter la cadence sur la voie ferrée à crémaillère avec jusqu’à 13 trains par jour, au lieu de 11 actuellement. A terme, la Compagnie du Mont-Blanc ajoutera une motrice supplémentaire : cette quatrième, de technologie hybride, sera livrée dans le courant de l’année 2023 et prendra le nom de Marguerite.
Outre la modernisation du matériel roulant, il est prévu de construire une nouvelle gare au Fayet, une autre à Bellevue qui sera totalement intégrée au site, ainsi qu’un court prolongement de la ligne au Nid d’Aigle afin d’y aménager un nouveau terminus, amélioré par rapport à l’actuel. Mais pour les anciennes rames historiques, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné : elles devront encore assurer les navettes cet hiver entre Le Fayet et le plateau de Bellevue (alt. 1 800 m).
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Cet article est tiré du numéro 3855 de La Vie du Rail.
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La Compagnie du Mont-Blanc (CMB), fondée en 1950, est la société qui exploite la ligne du Tramway du Mont-Blanc (TMB). D’après la légende, en 1957 [au moment de l’électrification de la ligne] la CMB commande 4 nouvelles rames -dont 4 automotrices électriques et 4 remorques- qui portent le nom des quatre filles du directeur du TMB à l’époque (Pierre Noury). Seulement trois rames ont été livrées et dûment nommées Anne, Marie et Jeanne. La quatrième rame n’a jamais été livrée donc « Marguerite » a raté l’occasion, elle n’a jamais eu son train! C’est pourquoi une toute nouvelle rame équipée de technologie hybride qui sera mise en service en 2023 portera son nom.
Le Tramway du Mont-Blanc peut être considéré comme l’une des stars du film « Malabar Princess » de Gilles Legrand, sorti en 2004 dans les salles en France. Le train à crémaillère (surtout représentée par la rame « Marie ») joue un rôle important dans l’intrigue.
Cette ligne de chemin de fer à crémaillère du massif du Mont-Blanc relie la gare SNCF de Saint-Gervais (altitude: 580 m) au glacier de Bionnassay (gare du Nid d’Aigle, altitude 2372 m) en Haute-Savoie. Elle est la plus haute ligne de chemin de fer de France et la gare du Nid d’Aigle est la station la plus haute du pays. La ligne à voie unique de 12.4 km du TMB n’a jamais comporté de signalisation. La régulation a d’abord été réalisée par téléphone; elle est désormais effectuée par radio.