La pandémie a totalement changé les modes de production à la SNCF. Ceux qui le pouvaient ont été mis en télétravail, d’autres sont en arrêt maladie, ou bien sont confinés s’il y a un risque de contamination, d’autres encore doivent garder leurs enfants à la maison. Même si un grand nombre d’agents ne travaille pas du fait de l’activité extrêmement réduite, les cheminots continuent à aller sur le terrain pour faire rouler les trains demandés par l’Etat et par les autorités organisatrices de transports dans les régions. Les agents de conduite, les contrôleurs, les mainteneurs, les aiguilleurs ou encore la Suge, chargée de la sûreté, font partie de ces héros du quotidien qui chaque jour permettent l’acheminement des marchandises vitales et de tous de ceux qui sont obligés de circuler. Une mission essentielle qui donne tout son sens au service public. Zoom sur quelques cheminots qui nous ont raconté comment se passe désormais leur quotidien.
Michael Lemoine. Des moments marquants
Pour Michael Lemoine, 43 ans, le 4 avril 2020 restera l’un des jours les plus marquants de sa carrière de conducteur. Deux jours avant, il a été prévenu qu’un TGV sanitaire devait acheminer des malades du Grand Est vers l’ouest du pays. « J’avais pour mission de trouver des conducteurs. J’ai tout de suite décidé de conduire la rame qui devait être acheminée de Paris-Est à Nancy car je pense qu’un cadre doit donner l’exemple », explique celui qui est entré en 2001 à la SNCF comme conducteur, puis est devenu cadre traction en 2010 et est aujourd’hui responsable de la résidence TGV Paris Est (avec 80 conducteurs). « De telles expériences sont toujours intéressantes, les conditions étaient particulières et il s’y intégrait une part de stress », ajoute-t-il.