Les premiers logements pour les cheminots sont nés il y a 100 ans. Les cités cheminotes sont encore nombreuses à abriter des agents de la SNCF mais peu à peu, elles se sont ouvertes à d’autres populations. C’est le cas à Lomme, proche de Lille. La cité, emblématique, s’appelle La Délivrance et représente toujours un modèle à part pour ses habitants.
Cent ans après, que reste-t-il des cités cheminotes ? Elles sont lancées après la Première Guerre mondiale à l’heure de la reconstruction. La Compagnie du Nord se pose dès 1919 la question de loger son personnel. Il s’agit de donner des conditions de vie protectrices aux cheminots en les soustrayant aux multiples tentations de la ville. L’ingénieur Raoul Dautry est chargé d’imaginer des lieux de vie qui apportent cohésion et apaise- ment social. Ce qui permettra à la compagnie ferroviaire d’attirer de la main-d’œuvre dont elle a grand besoin, en leur proposant un logement neuf, explique Anne Abraquet, paysagiste conceptrice au CAUE Nord, chargée de conseiller les maîtres d’ouvrage pour la restauration de bâtiments historiques, dont la cité de La Délivrance. La première cité-jardin émerge à Tergnier. Une autre cité cheminote, celle de Lomme, sort aussi de terre. Dès le début des années 1920, la cité abrite jusqu’à 3 000 personnes avec plus de 835 logements. Le bombardement d’avril