C’était attendu. Après FO Ferroviaire, puis la CGTCheminots, Sud Rail a dénoncé le 11 février le texte sur les classifications et les rémunérations de la convention collective ferroviaire. Le syndicat estime que le texte n’est « pas au niveau » et « exige la réouverture rapide des négociations pour établir un cadre social de haut niveau et permettre à tous les travailleurs du rail de pouvoir disposer d’un vrai avenir et de perspectives professionnelles dans une branche ferroviaire qui ne serait pas livrée au dumping social ! » En s’alignant sur la CGT-Cheminots, Sud Rail bloque donc le texte, puisqu’à eux deux, ces syndicats représentent plus de 50 % des salariés et peuvent de ce fait s’opposer à son adoption définitive.
Les deux syndicats signataires, l’UNSA Ferroviaire et la CFDT Cheminots, ont dénoncé avec des mots très durs cette attitude qui reviendra, selon le premier, à priver les cheminots de « rémunération minimum annuelle garantie, de primes d’ancienneté, de compensation minimale garantie du travail de nuit, les jours fériés et les dimanches, de négociation annuelle obligatoire de branche, etc… ». Pour le second, cet accord « posait la colonne vertébrale du droit social dans la branche ». La CFDT Cheminots estime que les cheminots risquent d’être « livrés aux maigres dispositions de la loi pour un nouveau pacte ferroviaire et au Code du travail. » Selon elle, « les salariés n’auront pas de protection, les employeurs pas d’obligations et elles pourront concurrencer plus facilement la SNCF ». Et elle déplore une « politique de la terre brûlée », « un choix de la surenchère » « le choix de l’abandon des cheminots de la SNCF et des salariés des entreprises ferroviaires de la branche ».
De son côté, l’UTP, qui estimait avoir mis sur pied « un accord de haut niveau très structurant », a fait part de ses « regrets ». L’organisation représentant les employeurs du secteur a indiqué qu’elle allait travailler avec les différentes parties prenantes pour voir quels scénarios sont envisageables pour l’avenir, tandis que l’Unsa-Ferroviaire expliquait avoir « déjà débuté une démarche de lobbying auprès du gouvernement avec l’objectif d’obtenir une ordonnance qui soit au moins égale à l’accord négocié et dénoncé par ces trois OS irresponsables ».
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