En image, la com SNCF sur la nouvelle convention Intercité.
Ce qui est dit entre les lignes :
– Jusqu’à présent l’Etat n’assumait pas son rôle d’autorité organisatrice, contrairement aux régions qui payaient 100% du déficit des services qu’elle conventionnent. En refourguant les 2/3 des lignes aux Régions et en ne gardant que 6 lignes de jour et 2 lignes de nuit pour un pays qui fait 1000 x 1000 kilomètres (on admirera la fine couverture du territoire) l’Etat assume enfin ses (maigres) responsabilités. Et ses maigres responsabilités, en signant quelques mois avant les prochaines échéances, le gouvernement actuel les reporte surtout sur les gouvernements suivants.
– Pour que la propagande visant à faire passer des lignes de 500 kilomètres pour des lignes régionales ait un sens, l’Etat et la SNCF ont voulu conventionner les lignes avec une seule Région (comme l’étaient les EIR d’autrefois avec les régions SNCF). Les apparences sont donc trompeuses. Par exemple, la Bourgogne n’apparait ni pour la reprise de Paris – Nevers (ou les flux majoritaires sont Centre – Transilien) ni pour Paris – Belfort (ou les flux majoritaires sont Grand Est – Transilien, les flux grand PLM – Transilien sont minoritaires). Mais la Bourgogne va passer des accords avec Centre et Grand Est pour apporter sa cote part de conventionnement de ces deux lignes. Je serai curieux de savoir qui paye quoi pour Caen – Tours, une ligne tellement régionale qu’elle traverse 3 Régions ! D’où une question de fond, si ce communiqué donne l’impression que tout est réglé, se pose le problème de savoir si AURA va payer à Occitanie une cote part du déficit de Clermont – Nimes et Clermont – Beziers. Il semble que pour Clermont – Beziers se ne soit pas gagné. Si quelqu’un a des infos…
Une interrogation : gérée comme l’URSS, la SNCF ne donne aucune information sur la tranche Nice du train de Briançon et sur la tranche Cerbère du train de La Tour de Carol (pour ce dernier, la Région Occitanie a officiellement demandé son maintien). Car il semblerait paradoxalement que ces deux tranches permettent globalement aux trains en question d’avoir un bilan économique meilleur ! Peut-être que la SNCF attend 2017 pour les supprimer et présentera ensuite au gouvernement suivant un bilan deux fois plus déficitaire pour lesdits trains maintenus seulement pour leur tranche conventionnée, la moins utilisée ! Et quel matériel de nuit, l’actuel est à bout de souffle ! Mais à chaque gouvernement son problème, après moi le déluge ?
On ne peut pas s’empêcher de penser à l’immense gâchis que constitue la disparition du Ventadour entre Ussel et Clermont, qui aurait pu être conventionné dans ce cadre (comme si cela avait un sens commercialement de faire terminer à Ussel des trains de longue distance), et à la disparition dans un trou noir du Lyon / Bordeaux, lui aussi limité à un aller et retour Bordeaux – Limoges, qui montre le peu de cas que nos élites parisiennes ou métropolitaines font de l’aménagement de notre territoire et qui va immanquablement creuser le fossé entre la France profonde abandonnée par ses élites qui ne se concentre plus que sur les métropoles, et contribuer à alimenter le vote extrême, ces gens là payant toujours autant d’impôts et ne bénéficiant plus de services publics.
En conséquence, pour ma part, je dégrade bien malgré moi mon bilan carbone en traversant la France quand je vais dans le massif central puis dans le Sud-Ouest : plus d’Aurillac Brive (mais au fait, les feuilles mortes, selon le communiqué de la SNCF devaient cesser de tomber sur cette ligne le 8 janvier (toujours en retard la SNCF), le service par fer a du reprendre, non ?) plus de Clermont –Brive, plus de direct Lyon – Bordeaux, ça devient juste impossible la France du Massif Central vers l’Ouest, mais vu depuis la tour du ministère à la Défense, ça ne dérange personne, après tout, aucune radiale n’est supprimée !
Enfin ne boudons tout de même pas notre plaisir en n’oubliant pas la partie à moitié pleine du verre : au moins, on voit mal le gouvernement suivant, quel qu’il soit, remettre en cause l’existence de ces services (ou alors les mettre en concurrence ce qui serait surement un bienfait quand on connait la propension de la SNCF à proposer du TGV via Paris pour de nombreuses relations transversales qui pourraient se faire via Intercité….).
Et puis le gouvernement aura fort à faire avec l’arrêt du conseil d’Etat lui intimant de… remettre en œuvre l’Ecotaxe supprimée par nos grands héros nationaux Royal / Hollande / Valls. Mais il y aura au moins un peu de justice, car dans quelques semaines, ils risquent de subir le même sort que la transversale Lyon – Bordeaux : disparus et oubliés !
Je lis: la region Centre veut reprendre Paris Bourges Montluçon
Montluçon est en Auvergne … qui va payer ?
Le Massif-Central en train ???
C’était encore possible, le siècle passé ! (surtout au début et jusqu’au milieu)…
Le Massif-Central aujourd’hui est moins que jamais la solution pour les transversales Est-Ouest.
Natif de Bergerac, et habitant Clermont-Ferrand, la solution « train » passe par… Paris Bercy – Paris Montparnasse et Libourne !
(Bizarre que l’on ne passe pas par Lille, tant qu’à faire ???)
Où est elle, l’époque où je faisais ce trajet par Eygurande-Merlines, Laqueuille, Brive et Périgueux ???
Et même que parfois, juste pour le plaisir, je changeais à Brive pour passer par Le Buisson…
Autres temps…
Puisque vous évoquer la liaison Aurillac – Brive, cela fait un moment que les « pépitos » l’ont dans le collimateur.
L’été, les rails se dilatent…
L’automne, il y a les feuilles mortes…
L’hivers, il a la neige…
Et au printemps, les rails bourgeonnent ???
Entre, voyager dans le confort d’un autorail, et voyager dans un bus, secoué comme dans un shaker, pour moi, le choix est vite fait, je prendrai ma bagnole.
L’un des élus cantalien évoquait l’état du réseau routier de ce beau département.
J’ajoute à son propos, que le RN 122, entre Massiac et Aurillac, est infestée de poids lourds, alors que tout ce fret pourrait être utilement transféré au rail…
Le nouveau slogan des pépitos est : « À nous de vous faire préférer la route » !
Nostalgiquement…
Didier Chateau
Le Massif-Central devient un désert ferroviaire.
Il est de moins en moins la solution pour les transversales Est-Ouest.
Natif de Bergerac, et habitant Clermont-Ferrand, si je veux me rendre au pays en train, il me faut désormais passer par Paris-Bercy – Paris-Montparnasse – Libourne.
Bizarre qu’il ne nous fasse pas passer par Lilles, tant qu’à faire ?
DC