Semaine chargée pour Laurent Wauquiez qui s’est démené pour défendre la cause de la région Auvergne-Rhône- Alpes en matière de transports. Il a donc d’abord rencontré mardi 9 octobre Élisabeth Borne à l’occasion du 80e anniversaire du port Édouard-Herriot de Lyon, une rencontre qualifiée « d’apocalyptique » par le président de région qui a dénoncé la faiblesse de l’enveloppe budgétaire (1,2 milliard d’euros sur 13,4 milliards) prévue pour son territoire dans la programmation des infrastructures 2018- 2022.
Après ce bras de fer avec l’État, il a pu se consoler – un peu – en séance régionale le vendredi 12 octobre avec un voeu acquis à l’unanimité appelant « le gouvernement à prendre ses responsabilités » et qui demande « des réponses claires et concrètes notamment sur les dossiers suivants : la sauvegarde des “petites lignes”, la confirmation de la réalisation des grandes infrastructures ferroviaires de la région, la liaison ferroviaire entre les grandes villes Lyon Grenoble, Clermont Paris et Grenoble Annecy ». Une plateforme à vocation consensuelle dont la SNCF, victime désignée, fait les frais et d’où sont éliminés deux grands sujets qui fâchent : le projet d’autoroute A45 Lyon – Saint-Étienne et la ligne Lyon – Turin. Après le terrain politique, ce lundi 15 octobre, Laurent Wauquiez a mobilisé sans peine les décideurs économiques sur le sujet en reprenant les mêmes thèmes. « C’est une deuxième étape, on tire la sonnette d’alarme pour prendre en compte des enjeux colossaux », ont averti les responsables économiques et le président de la région en dénonçant « l’abandon et le mépris de l’État ». « On est passé d’un des meilleurs élèves de la classe européenne à la 15e place pour les infrastructures ferroviaires, indispensables au développement économique », a plaidé le président du Medef régional. Laurent Wauquiez a condamné « l’état d’entretien ferroviaire lamentable, la dégradation des lignes catastrophique et l’attitude surréaliste de la SNCF », exemples à l’appui : la diminution des fréquences Paris – Annecy ou la liaison Paris – Clermont qui nécessiterait 750 millions d’euros d’investissement pour… revenir à la situation d’il y a 20 ans.
Symbole des problèmes, les pénalités régionales envers la SNCF sur les seuls TER vont être multipliées par trois en 2018 (25 millions d’euros). Autant dire une traverse et quelques boulons dans les lignes ferroviaires et budgétaires défaillantes.