Déjà 40 ans que la rame 16 du TGV a battu le record du monde de vitesse sur rail en Bourgogne, sur la première ligne à grande vitesse. Le 26 février 1981, c’est cette rame alors en livrée orange, livrée par Alsthom le 14 novembre 1980, qui a atteint 380 km/h dans des conditions particulières (composition raccourcie de trois voitures, roues de grand diamètre, tension d’alimentation poussée de 25 kV à 29 kV…) Un opération nommée TGV 100, le défi étant de franchir pour la première fois les 100 m/s (360 km/h).
Quelques mois plus tard, le 22 septembre 1981, cette même rame 16 sera présente à l’inauguration, en présence du président Mitterrand élu entre-temps, du service commercial TGV. D’autres lignes nouvelles et d’autres records se succéderont ensuite, celui restant à battre ayant été atteint sur la LGV Est-européenne deux mois avant sa mise en service, au printemps 2007.
Dénommée Sud-Est (PSE), vu qu’elle reliait initialement Paris à Lyon et au-delà, la première génération de TGV a eu le temps de connaître jusqu’à trois livrées (orange Cooper, gris Atlantique et carmillon) jusqu’à la réforme des dernières rames, symbolisée par la tournée de la première de la série, dite Patrick, il y a un an. De son côté, la rame 16 avait déjà été garée sur le site Alstom de la Rochelle en décembre 2018, après plus de 13 millions de km parcourus et 300 millions de voyageurs transportés. « C’est cette rame que la SNCF a choisi de garder dans sa collection », a rappelé Florence Brachet Champsaur. cheffe du service patrimoine et mécénat chez SNCF, lors du parcours spécial effectué le 26 février à bord de la rame 16 entre Paris Gare de Lyon et le site de Villeneuve-Saint-Georges du Technicentre Sud-Est Européen, pour les 40 ans du record.
Un petit tour d’une douzaine de kilomètres, mais un grand retour au bercail pour celle qui est désormais la dernière rame PSE en état de fonctionner, grâce aux soins prodigués depuis l’été dernier par l’équipe des passionnés travaillant sur leur temps libre qui s’est constituée au Technicentre. « Notre vœu le plus cher est qu’elle retrouve sa couleur orange », a déclaré Yann Franche, directeur industriel de ce Technicentre en y accueillant la rame 16. « Et qu’elle devienne un patrimoine vivant. Elle a parcouru plus de 13,4 millions de km et elle est prête à en faire beaucoup plus. »
Cadre traction de l’équipe qui a travaillé sur la rame TGV 16, Antoine Leroy, qui en a assuré la conduite à l’occasion de l’anniversaire, constate quant à lui que « cette rame a le pouvoir magique de créer des sourires, de faire renaître des souvenirs ». De plus, « elle transmet nos valeurs ».
Ceci à l’heure où « on va commencer de grands travaux sur le site pour en faire le Technicentre du futur », a annoncé Benjamin Huteau, directeur des opérations industrielles TGV. Un Technicentre du futur pour le TGV du futur, ou TGV M, comme il faut désormais l’appeler, avec pour objectif une mise en service en 2024.