Dans l’usine Alstom d’Hornell, aux États-Unis, la phase de fabrication des Avelia Liberty commandés par Amtrak a commencé. L’usine va être agrandie, ainsi que les voies d’essai.
Signé il y a deux ans, le 26 août 2016, le contrat entre Amtrak et Alstom prévoit la livraison de 28 trains à grande vitesse Avelia Liberty. Depuis le site historique d’Hornell, aux États-Unis, Didier Cuadrado, directeur du projet Amtrak d’Alstom depuis 2014, fait le point. « Nous sommes actuellement dans la fin de la phase de conception, au début de la fabrication. Nous passons de la planche à dessin à l’atelier. » Dans l’usine d’Hornell se trouvent actuellement quatre chaudrons peints qui viennent de l’usine Alstom de Savigliano, qui arrivent par bateau à Baltimore et de là gagnent Hornell par camion. Le premier est arrivé au mois de mars, le quatrième en juillet.
Ce sont des trains de neuf voitures (une voiture-bar, huit voitures voyageurs), encadré de deux motrices en acier. Ils sont fabriqués par un fournisseur dans le Michigan. Alstom a fait ses comptes et, pour 28 trains et donc 56 motrices, qui doivent selon la logique du « Buy American Act » être fabriqués aux États-Unis, cela ne valait pas la peine de doter l’usine d’une chaudronnerie.
En revanche Hornell fabrique les blocs de traction conçus à Tarbes ou les moteurs de traction conçus à Ornans. Les armoires électriques, les équipements à haute tension et le disjoncteur principal, conçus à Tarbes, sont fabriqués ici aussi. Hornell est en terrain connu. Les moteurs de traction de l’Acela, l’ancien train pendulaire d’Alstom pour Amtrak, avaient été fabriqués dans le site. Au total, à l’exception de la chaudronnerie, le site américain va faire ce que font en France Belfort, La Rochelle, Tarbes et Ornans. Alstom investit dans l’extension de l’usine, qui va gagner 5 000 m². On allonge aussi la voie d’essai, jusqu’à présent conçue pour les métros et tramways, et qui va être portée à 1 200 m permettant de monter à 60 km/h, un peu comme la voie d’essai de Belfort. De nouveaux bâtiments longs de plus de 220 m permettront les tests en simultané de deux trains. Deux rames de présérie feront des essais de validation sur l’anneau d’essai de Pueblo, dans le Colorado, et sur la future ligne, le corridor nord-est. À l’été 2019, la première des deux rames quittera Hornell pour Pueblo. Commenceront neuf mois d’essais. « On n’attendra pas que les essais soient achevés à 100 % pour commencer la production des rames de série, mais on va se donner le temps de déverminer le train », précise Didier Cuadrado, qui poursuit : « Le premier train de série devait être soumis à l’acceptation du client le début 2021. Il le mettra en service quand il le veut dans le cadre de son programme Acela Express 2021, qui comporte des travaux d’infrastructure : modification de certaines portions de la ligne, reprise de certains tunnels dont l’un près de Baltimore, rénovation de gares, remise à niveau et extension des trois dépôts, offrant plus de voies pour la maintenance. » Un gros projet, sans aucun doute. À Hornell, dit Didier Cuadrado, « tout se passe bien, et nous sommes à l’heure ».