La Deutsche Bahn est-elle sur la mauvaise pente ? Le patron de la compagnie ferroviaire allemande (DB) vient en effet de lancer un grand coup de gueule pour expliquer à ses cadres dans une lettre interne que les coûts étaient toujours trop élevés et que les performances restaient trop faibles. Richard Lutz, président de la DB depuis mars 2017, a dénoncé une situation qui se « dégrade » et qui devient menaçante pour l’avenir de l’entreprise. Aucun objectif n’est atteint actuellement en termes de qualité, de résultats financiers et de ponctualité. « Il n’y a pas de quoi se vanter », écrit-il.
Moins 70 % des trains arrivent à l’heure alors que la compagnie s’était fixé depuis déjà des années un taux de 85 %. Seulement un ICE sur six fonctionne au départ sans problème technique (toilettes ou climatisation en panne, pas de restaurant, wagon manquant, maintenance à la traîne, système de réservation défectueux, etc.).
« Nous ne pouvons pas être satisfaits de nos prestations. Chacun d’entre nous le sait. La situation s’est encore détériorée au cours des trois derniers mois », s’est alarmé Richard Lutz. Sans oublier la dette qui ne cesse d’augmenter (pratiquement 20 milliards d’euros) et les pertes du fret qui pourrait atteindre 200 millions.
La direction a dû réviser déjà deux fois à la baisse ses objectifs financiers pour cette année. Le résultat opérationnel (Ebit) est actuellement inférieur de 160 millions d’euros aux objectifs (plus de deux milliards d’euros) alors que la fréquentation des trains continue d’augmenter. Le président a exigé une nouvelle réévaluation des coûts « sans que la qualité produit n’en pâtisse ».
Enfin, la pénurie de main d’oeuvre est venue assombrir encore plus le tableau alarmiste du patron de la DB. Faute de conducteurs, la compagnie ferroviaire allemande a décidé de supprimer provisoirement des liaisons dans la région du Schleswig-Holstein au nord de l’Allemagne. Jusqu’à nouvel ordre.