La compagnie Flixbus veut étendre son champ d’action en France, où elle exploite déjà des bus longue distance : dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des grandes lignes ferroviaires de transport de voyageurs, elle envisage de lancer, à partir de la fin 2020, cinq liaisons entre Paris-Nord et Bruxelles-Nord, Paris-Bercy et Lyon-Perrache, Paris-Bercy – Nice (en horaires de nuit), Paris-Bercy – Toulouse et Paris-Austerlitz – Bordeaux. L’ensemble totalise 25 arrêts intermédiaires, tous « potentiellement commercialisables », selon la compagnie.
Ces liaisons, qui passent sur lignes classiques avec des temps de parcours conséquents, vont concurrencer avant tout les Intercités et des lignes TER. À des tarifs sans doute très attractifs et en jouant sur le service.
« Nous avons choisi ces lignes, toutes au départ de Paris, car elles desservent des grandes villes avec énormément de flux. En proposant une offre différenciée, nous pourrons générer un surcroît de trafic », explique Yvan Lefranc- Morin, le directeur général France de Flixbus. « Notre modèle nous permettra d’offrir des tarifs très compétitifs avec un service de qualité : nous équiperons les trains en Wi-Fi, prises électriques et possibilités de divertissement comme c’est le cas à bord de nos cars », poursuit-il.
Toutefois, ajoute le dirigeant, pour l’heure, ce n’est encore qu’une déclaration d’intention. « Nous nous conformons au calendrier pour pouvoir lancer éventuellement nos lignes dans 18 mois », précise-t-il. « Maintenant, il faut qu’on discute avec SNCF Réseau des créneaux horaires… » Pour la ligne de nuit, entre Paris et Nice, la société attend de savoir si elle pourrait ou non bénéficier de l’aide de l’État « puisque le gouvernement s’est dit prêt à aider à la renaissance des trains de nuit », rappelle Yvan Lefranc- Morin.
Il faudra aussi voir comment les autorités organisatrices des TER réagissent. La réglementation européenne qui définit les conditions d’accès des opérateurs privés au réseau ferroviaire leur accorde un délai d’un mois pour éventuellement contester ces projets s’ils viennent à « mettre en péril l’équilibre économique de services publics existants », notamment les TER, rappelle l’Arafer.
C’est plus exactement Flixtrain, filiale de FlixMobility (dont fait partie Flixbus) qui commercialisera ces trains, comme elle le fait en Allemagne, où elle exerce depuis un peu plus d’un an. Flixtrain va en effet soustraiter l’exploitation des trains à une compagnie ferroviaire, se focalisant sur la commande des sillons et sur la vente des billets. Mais les trains rouleront sous la bannière Flixbus, couleur verte.
« Nous allons pouvoir intégrer ces trains à notre réseau de cars. C’est d’ailleurs pourquoi nous proposons de nombreux départs à partir de la gare de Bercy où nous disposons aussi de notre hub pour les cars », souligne le dirigeant de Flixbus en France. « L’intérêt pour nous, c’est de créer une perméabilité entre le car et le train car on est persuadés de la forte complémentarité de ces modes de transport ».
La décision définitive de lancer, ou pas, ces lignes pourrait être prise « idéalement » à la fin de l’année.