Depuis deux ans, Zed Erwan met à profit ses trajets pendulaires à bord de la ligne H du Transilien pour croquer en quelques coups de stylo ses compagnons de voyages. Depuis l’apparition de la Covid-19, les passagers sont devenus masqués… mais toujours aussi attachés à leur téléphone portable !
Zed Erwan, ancien dessinateur et illustrateur devenu il y a une dizaine d’années éducateur sportif, a commencé à dessiner les usagers qui partageaient ses voyages sur la ligne H du Transilien (Paris/Persan-Beaumont, Paris-Luzarches et Paris-Pontoise). Il prend ce train deux fois par jour, 30 minutes à l’aller, 30 minutes au retour, qu’il met à profit en réalisant ce « carnet de voyage » de ses trajets pendulaires. En deux ans, il a publié ainsi sur sa page Facebook 140 dessins réalisés dans les trains de la ligne H sur un petit carnet A5. En publiant également ses dessins sur la page d’un groupe Facebook où les usagers de la ligne H échangent des informations sur le trafic de la ligne H ou tentent de retrouver le sac ou le doudou égaré, il a atteint un public plus large. Ainsi, nombre de voyageurs de la ligne connaissent aujourd’hui son travail.
Au sujet de cette ligne du réseau Transilien, Zed Erwan nous explique tout son intérêt : « Elle traverse des zones rurales, forestières, puis arrive dans des zones de plus en plus densément urbanisées. Elle compte beaucoup d’arrêts, certains très rapprochés les uns des autres. Automatiquement, les populations qui vont monter à bord du train vont être liées aux gares desservies. Ce qui offre une grande diversité de voyageurs ». L’heure, le jour de la semaine influence également la composition des rames. Ainsi, selon l’artiste, le samedi matin offre une population beaucoup plus hétéroclite qu’en semaine.
Peu importe le jour où l’heure, une certitude : l’œuvre est toujours réalisée dans l’urgence. Il précise : « Généralement, je travaille en direct, soit au stylo à bille, soit au stylo à encre. Il y a toujours une part d’incertitude… Le voyageur va-t-il descendre à la prochaine station ? Est-ce que je vais avoir le temps de finir mon dessin ? Il y a toujours une part d’aléatoire… Il faut que j’arrive à avoir tout ce dont j’ai besoin avant le moment fatidique de la descente. » Le dessin en direct dans un lieu public est un défi !
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