Chaque mois, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) nous fait part d’une difficulté, grande ou petite, rencontrée par les usagers. Ou d’informations qu’elle juge intéressantes.
Au moment où l’Allemagne lance pour les trois mois d’été un abonnement mensuel à 9 €, valable pour l’utilisation de tous les trains régionaux, de l’ensemble des réseaux urbains et des cars interurbains, en France, les mesures prises concernent la baisse du prix des carburants et l’abandon du titre de libre circulation (29 €/mois) dans tous les TER pour les jeunes de – 26 ans. Nous sommes bien loin des déclarations vertueuses de nos gouvernants prolixes en matière de discours sur la protection du climat mais dont les actes constituent des démentis !
L’exemple allemand visant tout autant à lutter contre le réchauffement climatique que contre l’inflation générale, s’inspire d’une décision prise en Autriche en 2021 avec l’instauration du KlimaTicket qui donne accès gratuitement à tous les transports collectifs du pays pour 1 095 € par an avec des réductions pour les – 25 ans et les + 64 ans (821 €). Ce dernier abonnement, même s’il s’inscrit dans cette préoccupation majeure du climat, s’appuie sur l’exemple helvétique se déclinant entre l’abonnement général annuel (1re classe : 6 300 CHS, 2e classe : 3 860 CHS) et l’abonnement demi-tarif annuel (165 CHS).
Ces abonnements sont valables aussi bien sur les CFF, les compagnies ferroviaires privées, les entreprises de navigation lacustres, les transports urbains que sur les lignes routières de La Poste. Dans ces 3 pays, il s’agit de 3 produits différents dans leur genèse, leur temporalité et dans leur coût, mais ils s’inscrivent tous les 3 dans une volonté politique très forte de favoriser le transfert de la route vers les transports collectifs, dont le train devient la colonne vertébrale incontournable. Cet objectif vise à préserver le climat. Certes, des critiques fusent contre ces politiques. Elles provoquent la saturation des transports collectifs et en particulier des trains. Elles se font au détriment des mobilités actives. Elles coûtent trop cher aux collectivités et aux entreprises… Mais leurs détracteurs oublient de signaler la diminution des rejets de polluants, le recul de l’accidentologie routière ou les avantages socioéconomiques, aussi bien pour les métropoles que pour les territoires ruraux procurés par ces politiques audacieuses en matière de mobilité. La cacophonie tarifaire, résultant des discontinuités toujours plus nombreuses entre les Régions, de la division de la SNCF entre ses composantes (TER, TGV, Intercité,…) ou entre les collectivités qui n’arrivent pas à s’entendre sur une politique globale des déplacements dans un même bassin de vie, s’éloignent de ces 3 exemples vertueux qui mériteraient d’être non seulement médités mais repris en les adaptant à notre pays.
Cet article est tiré du numéro 3899 de La Vie du Rail.
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Il est désormais certain que l’avenir du transport de voyageurs urbain et interurbain de notre planète est le système ferroviaire, mais dans la pratique, des problèmes différents sont naturellement rencontrés selon les pays. Cependant, avec du bon sens, de la bonne volonté et de la détermination, aucun d’entre eux ne semble insurmontable, après tout!