Réseau SNCF s’est donné quelques heures de plus avant de rendre la voie aux usagers. Le 2 septembre, aux aurores, un message était envoyé aux abonnés au compte Twitter de la ligne : « Haussmann-Saint- Lazare et Magenta : arrêts non desservis dans les deux sens jusqu’à 06:00. » Le temps d’une ultime vérification.
Pourtant, les équipes n’avaient pas ménagé leur peine, après avoir constaté l’impossibilité de reprendre les circulations à la date prévue, le 25 août. La raison de ce retard ? La présence de poussière, en grande quantité, en gare Magenta, poussière repoussée ensuite en gare d’Haussmann-Saint-Lazare par les trains d’essai. Résultat : des concentrations très élevées, notamment dénoncées par le syndicat SUD Rail. L’Agence d’essai ferroviaire aurait mesuré, selon un communiqué du syndicat, un taux de particules fines allant jusqu’à 980 microgrammes/ m3, le 28 août. Heureusement, ce taux serait tombé à 290 microgrammes/m3 le lendemain. Or l’OMS recommande que ce taux ne dépasse pas 50 microgrammes/m3 en moyenne journalière. Des chiffres qui expliquent probablement pourquoi la remise en service a tant tardé.
Reste à savoir d’où venait cette poussière. Son origine, explique SNCF Réseau, trouverait sa « source » dans la nature même des travaux effectués cet été à Magenta. Ils avaient pour but d’adapter les quais au gabarit des futures rames RER NG. Pour cela, « il a fallu rehausser la voie, mais aussi ‘‘raboter’’ les quais ». Or ceux-ci sont en béton. Et l’opération a provoqué énormément de poussière. « C’est la première fois qu’on fait ce genre d’opération en tunnel », poursuit SNCF Réseau. Or un tunnel, c’est forcément un lieu confiné, ce qui explique que la poussière soit restée sur place.
C’est lors des tests électriques et de signalisation, effectués le 25 août, sans passage de train, qu’a été décidé de repousser la remise en service d’abord au lundi 26 août. Mais le passage du train d’essai a dégagé encore tellement de poussière, la boostant jusqu’à Haussmann-Saint- Lazare, que cela a entraîné un nouveau retard de la mise en service.
Le 27 août, Valérie Pécresse, la présidente d’IDFM, avait, en marge de l’inauguration des portiques à la gare Saint-Lazare, dénoncé « une situation inacceptable », assurant qu’une telle situation ne devait pas se reproduire l’année prochaine. De son côté, Guillaume Pepy, avait, lui aussi regretté ce retard, insistant sur le grand nombre de chantiers engagés cet été. « SNCF Réseau a fait des tours de force, mais comme dans tous les tours de force il y a eu deux ou trois chantiers qui ne se sont pas bien passés, soit avec des entreprises sous-traitantes soit avec nos propres équipes, et il faut que l’on en tire tous les enseignements », a reconnu le président du directoire de la SNCF. Aux grands maux, les grands remèdes. Les équipes de SNCF Réseau, armées d’aspirateurs ont nettoyé gares et voies. Aidées d’un train aspirateurlaveur habituellement employé, en extérieur, à la fin de l’automne pour nettoyer les rails des feuilles mortes ! La présence de ce train sur des voies souterraines au coeur de Paris était donc très exceptionnelle. Son utilisation, ainsi que le travail des agents, a permis un retour à la normale, à deux heures près, le 2 septembre.