À un moment, les feux étaient la solution à tout, à la vitesse, à la sécurité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », explique Sébastien Dabadie, directeur des Infrastructures et des Déplacements à Bordeaux Métropole. « Grâce à des études que nous avons menées, nous sommes arrivés à la conclusion que sur les 24 carrefours les plus accidentogènes, 23 étaient gérés par des feux. » La métropole bordelaise a donc décidé fin 2015 de supprimer 300 feux d’ici à 2022 et de les remplacer par des giratoires, des stops, des cédez-le-passage ou encore des priorités à droite.
Si un carrefour à feux a un coût, 5 000 euros par an en moyenne, le but est avant tout « d’améliorer la sécurité, la fluidité du trafic et de perfectionner l’usage de l’espace urbain », insiste Michel Duchène, vice-président de Bordeaux Métropole en charge des Grands projets d’aménagement urbain. « Nous redonnons la priorité aux mobilités douces », complète Sébastien Dabadie.
Pour le moment, une quarantaine de carrefours à feux ont été mis hors service. « Nous sommes en phase d’expérimentation donc en cas de problème, on rallume. Par ailleurs, chaque suppression fait l’objet d’une étude précise et nous ne toucherons pas aux feux sur les boulevards par exemple », explique Michel Duchène. Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement et l’aménagement (Cerema) précise bien de son côté qu’il ne s’agit pas de supprimer tous les feux des villes. « Un feu reste utile quand le trafic est élevé ce qui n’est plus le cas quand le trafic est faible », détaille Christophe Damas, chargé d’études au Cerema. Bordeaux Métropole a provisionné 2,5 millions d’euros pour cette opération en 2017.