Un chantier hors norme, des trains uniques en leur genre et l’une des plus grandes aventures de la technologie ferroviaire : trois documentaires programmés sur RMC Découverte. Voici le menu détaillé de votre soirée…
Le premier documentaire se penche sur l’incroyable défi que représente le chantier de la ligne à grande vitesse (LGV) qui relie Tours à Bordeaux et qui permet aujourd’hui d’effectuer le trajet de Paris à Bordeaux en 2 heures 04 contre un peu plus de 3 heures auparavant.
Tata Steel à Hayange, spécialisé dans la production de rails, est l’une des trois usines en Europe capables de fabriquer ces rails spécialement conçus pour la grande vitesse. Un savoir-faire de haute précision qui demande 11 étapes différentes de production. Des rails plus longs – 432 m – qui doivent être conduits à des centaines de kilomètres de leurs deux lieux de production (les rails d’Hayange sont assemblés trois par trois en Bourgogne). Un convoi exceptionnel formé par 28 wagons – créant un magnifique spectacle d’acier – pour rejoindre un impressionnant chantier. S’étendant sur une superficie de 40 ha, sur 2 km de long, la base travaux de Villognon en Charente compte des faisceaux de réception, 23 voies, une aire de stockage de ballast, ainsi que divers bâtiments. Incroyable ruche humaine, organisée en 3×8. On y assiste à l’incroyable débauche de moyens pour parvenir à poser les nouvelles voies dans un temps record. En parallèle, nous suivons également la route du ballast. De la mine où il est produit, à son transport et à sa minutieuse répartition sur la nouvelle infrastructure. Le chantier qui s’effectue en flux tendu ne souffre aucun retard et l’organisation s’effectue longtemps en amont. Chaque étape dépend de la réussite de la précédente, la pression est donc constante. Avec 7,8 milliards d’investissements, cette opération portant sur 302 km de voies nouvelles, ayant demandé cinq ans de travaux et mobilisé près de 10 000 personnes, a été le plus grand chantier ferroviaire européen de ces dernières années et a été achevée en avance sur les délais prévus. Un reportage passionnant.
Le deuxième documentaire de la soirée est issu de la série Ultime véhicules. Cet épisode propose un inventaire à la Prévert de trains insolites ou aux performances uniques. Première vedette : la DR 18 201, la locomotive à vapeur la plus rapide du monde à toujours circuler aujourd’hui, affichant d’impressionnantes pointes de vitesse à 180 km/h. La machine de type Pacific est gigantesque. Pesant en tout plus de 172 t, elle a été conçue au début des années 60 par les Chemins de fer de l’Allemagne de l’Est dans l’optique de réaliser des essais de voitures voyageurs. Aujourd’hui, elle accomplit encore quelques circulations. Nous avons la chance d’assister à sa mise en chauffe et à un voyage exceptionnel vers la Pologne.
Deuxième train exceptionnel : la nouvelle automotrice ICE 4 (anciennement baptisée ICx) commandée en 2011 au constructeur Siemens pour assurer les liaisons InterCity et EuroCity de la Deutsche Bahn (DB). Ce matériel doit devenir l’épine dorsale du transport intercités du réseau allemand. Affichant une incroyable puissance de 13 500 chevaux – un record – l’ICE 4 affiche une vitesse d’exploitation de « seulement » 250 km/h, mais bénéficie de performances énergétiques uniques. Son système de traction est unique, nous découvrons ici pourquoi.
Changement d’ambiance ensuite avec une plongée dans le plus grand des luxes ferroviaires. JR-East, l’exploitant du réseau du Nord-Est de l’île d’Honshu, a créé un tout nouveau train de luxe baptisé Shiki-Shima (Quatre saisons). L’entreprise a choisi Ken Okuyama pour le concevoir. Ce designer est célèbre pour avoir travaillé avec Pininfarina pour les projets Ferrari Enzo et Ferrari P4/5. Le train se compose de 10 voitures agencées ainsi : deux voitures aux parois de verre pour profiter du paysage, une voiture-restaurant, une voiture- salon et six voitures dédiées aux cabines des passagers. Elles comptent deux suites en duplex, et 15 suites standards. En tout, le train peut accueillir un maximum de 34 passagers ! À l’avant et à l’arrière, deux voitures sont équipées d’aires d’observation. Autre point important : la voiture-restaurant sert une cuisine régionale gastronomique, élaborée à partir de produits frais.
Changement de continent avec un train capable de gravir des montagnes. Dans les Alpes suisses, le Chemin de fer du Pilate, ou Pilatusbahn est le chemin de fer à crémaillère le plus raide du monde. Il existe depuis plus de 125 ans et permet d’atteindre, après le franchissement de sept tunnels et de 23 ponts, le massif du Pilate qui domine la ville de Lucerne à plus de 2 100 m. À certains endroits, la ligne affiche des pentes de 48 %. Ouverte en 1889, elle est électrifiée depuis 1937. Dans ces conditions, la vitesse maximale de 12 km/h est un tour de force ! Nous assistons au voyage de test, effectué dans le cadre des importantes vérifications du matériel et des installations, avant le début de la saison. En effet, la neige empêche l’ouverture de la ligne l’hiver.
Enfin, ce tour du monde des trains hors normes s’achève dans la chaleur de l’Afrique australe, où nous suivons un train de fret long de 4,2 km – un peu abusivement qualifié de plus long du monde (certains convois australiens s’étirent jusqu’à 7 km). 18 heures de trajet à travers l’Afrique du Sud de la mine de minerai de fer de Sishen jusqu’au port de Saldanha Bay. En tout, ce sont six locomotives (quatre électriques et deux diesels) et 432 wagons qui transportent quelque 34 t de minerai !
L’ultime documentaire de cette soirée spéciale est une rediffusion d’un épisode de la série Les trains de l’extrême. Inventeurs du concept même de train à grande vitesse, les Japonais écrivent jour après jour les pages d’une des plus belles réussites ferroviaires de la planète, avec leur Shinkanen – le fameux « Bullet train » qui depuis sa mise en service en 1964 accumule les records de vitesse, comme de fiabilité.
Nous effectuons en compagnie de Teddy Wilson, un présentateur télé canadien, le trajet de Tokyo à Osaka en moins de 2 heures 30, à une vitesse allant jusqu’à 320 km/h. Mais tout d’abord, il faut choisir son ekibento, ce repas complet composé de produits frais que l’on achète dans les gares nippones, expression des différentes cuisines régionales. Chaque jour, le célèbre « Bullet train » japonais transporte 400 000 personnes, pour un retard moyen de 36 secondes ! Depuis sa mise en service, il a transporté plus de 5 milliards de voyageurs, sans aucun accident grave. Alors que les îles du Japon sont assujetties aux humeurs de plusieurs plaques tectoniques, des détecteurs sismiques équipent les trains qui s’arrêtent automatiquement en cas d’alerte au tremblement de terre. L’archipel est touché par près de 1 000 séismes par an… Aux heures de pointe, le « Bullet train » s’offre des fréquences de RER. Notamment grâce à une bataille permanente contre la montre. La vitesse n’est pas uniquement une question de transport. Le nettoyage des voitures entre deux circulations est également une course de vitesse ! En moyenne, un train est immobilisé seulement 12 minutes. Les voyageurs ont besoin de 5 minutes pour descendre, il reste donc 7 minutes pour tout nettoyer. Entre deux tâches, les agents sont obligés de courir ! Tous les gestes sont pensés pour être le plus efficaces possible. Ensuite, l’équipe descend du train et file vers un autre quai pour accomplir un nouveau sprint.
Nous visitons ensuite les ateliers de maintenance de la compagnie JR West qui exploite ce train à grande vitesse. Puis nous rencontrons, les ferroviphiles locaux, les Densha Otaku, très nombreux dans le pays. Ils sont ainsi des dizaines à attendre le Dokuta Iero, le « docteur jaune », avec sa livrée jaune. Ce Shinkansen qui ne transporte pas de passagers, mais des ingénieurs et des équipements permettant de réaliser à grande vitesse des diagnostics sur l’état des voies.
Jeudi 26 juillet à partir de 20h50 sur RMC Découverte.
Mégatrains France : Rails XXL (ép. 2/6).
Ultimes véhicules : trains hors normes (ép. 6/6).
Les Trains de l’extrême : Bullet Train (ép. 1/6).
À voir également !
Nous n’avons malheureusement pas pu visionner ce documentaire au moment de la rédaction de cet article. Mais un autre rendez-vous ferroviaire vous attend cette semaine sur RMC Découverte. Un épisode de la série Méga convois. Dans le Leicestershire, une locomotive d’une valeur d’un demi-million de livres sterling doit être transportée par camion dans le Somerset, mais un levier de direction endommagé met en péril l’opération. Naturellement, le temps est compté…
Lundi 23 juillet à 21h40 sur RMC Découverte. Méga convois : livraison de locomotive.
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