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© Samuel Delziani

Jean-François Zygel.

Pianos en gare. 10 ans de musique au coeur

18 juillet 2022
- -
Par : Samuel DELZIANI

1er juillet 2022. En pénétrant dans la gare Paris-Montparnasse par la porte Océane, une cascade de notes de musiques inonde, en même temps que la lumière du soleil, l’espace accueillant les voyageurs. Dès 8 heures du matin, une riche programmation a empli de musique le hall 2 de la gare. Les voyageurs ont ainsi été accueillis en musique par les chanteurs de la Maitrise de Notre-Dame de Paris. Toute la journée, des artistes se sont relayés sur une scène improvisée sous la fresque de Victor Vasarely.

A partir de 11 h du matin, deux musiciens de renom se sont installés aux deux magnifiques pianos à queue pour lancer officiellement cette journée inédite. C’est dans cette gare parisienne que le premier piano a été installé il y a plus de 10 ans.

André Manoukian est un arrangeur de talent et accessoirement figure de la Nouvelle star, l’émission de télé-réalité où les nouveaux talents musicaux tentent de percer auprès du grand public. Le musicien est également le parrain de l’opération Pianos en gare. Il est accompagné du compositeur et pianiste improvisateur qui a gangné la Victoire de la musique en 2006, Jean-François Zygel. Un musicien qui dépoussière le concert classique en cultivant le goût de l’ouverture. Ses activités ne se résument pas à sa carrière de pianiste compositeur, l’artiste est également un homme de télévision, où il partage régulièrement son amour de la musique. Professeur au Conservatoire de Paris, il y a fondé, il y a quinze ans, la classe d’improvisation au piano. D’ailleurs, il retrouve dans l’après-midi ses élèves en gare de Paris-Est pour célébrer à nouveau cet anniversaire.

André Manoukian se souvient de sa première rencontre avec un piano en gare : « La première fois que j’ai entendu un piano dans une gare, je n’ai pas identifié que c’était le son d’un piano. J’ai dit tiens : ils ont mis de la musique cosmique En fait, c’était un enfant qui jouait avec un seul doigt. Mais la réverbération était tellement belle. Ici, vous savez, on a un son aussi bon que la Chapelle Sixtine ! ».

Les 60 pianos installés dans les gares françaises, des Yamaha B3, sont soigneusement entretenus. Fabrice Laurent, directeur général de Yamaha Music Europe, explique : « Nous passons des partenariats avec des revendeurs locaux et ce sont eux qui assurent la maintenance au fur et à mesure en correspondance avec la gare. Ils passent à peu près trois, quatre fois par an. Sauf si les équipes en gare nous informent d’un dommage sur un piano, dans ce cas, nous intervenons tout de suite ». Les pianos font maintenant partis du paysage de la gare. Plus personne ne s’étonne de tomber sur un concert impromptu. Les badauds et les voyageurs ont pris l’habitude de freiner leur course au détour d’un piano, de prendre un peu de retard pour trouver un peu de bonheur.

Jean-François Zygel explique toute l’importance de ces instruments en libre-service : « C’est drôle, maintenant quand je vais dans une gare, je cherche le piano. Le piano est devenu en quelque sorte le coeur de la gare dans mon esprit. Ce qui est formidable, c’est vraiment de faire qu’une gare ne soit plus un lieu de passage, ce que l’anthropologue Marc Augé appelait un « non-lieu ». Je crois que l’avenir de la gare c’est ça. Que la gare ne soit plus seulement un lieu de passage, une salle des pas perdus, mais une salle des arts retrouvés. Nous, les musiciens nous devons apprendre à diversifier notre présence. Certes, il y a du bruit, l’acoustique n’est pas idéale, on a un public entre deux trains, donc il n’est que de passage. Mais, il y a quelque chose de fort et qui permet la rencontre. Ça nous rappelle que le sel de notre vie, sa joie, ce n’est pas le matériel, c’est tout ce qui nous entoure et qui crée du beau, de la spiritualité, de l’étonnement, de la découverte, etc. »

Et on peut constater tous les jours dans les gares que cela fonctionne. Christophe Rioux, auteur et enseignant-chercheur à la Sorbonne et à Sciences Po Paris, s’est penché sur la place prise par ces pianos en libre-service auprès des usagers du train « D’un point de vue sociologique, le “cocon du piano”, à la fois temporel et spatial, crée du lien et des rencontres parfois inattendues entre divers milieux et différentes générations : autour de l’instrument en gare et d’une expérience collective, une communauté éphémère émerge et un brassage social s’opère ».

En effet, les joueurs des pianos en gare se suivent mais ne se ressemblent pas. Peu importe l’âge, le genre, la classe sociale, seule la musique réunit une foule hétéroclite. Du sans-abri à l’étudiant, du retraité au cadre supérieur, les usagers se sont approprié ce nouvel espace en gare. Pour Marlène Dolveck, la directrice générale de SNCF Gares & Connexions, cet anniversaire est l’occasion de dresser un premier bilan : « 10 ans de Piano en gares. c’est une immense fierté. Nous venons de vivre des moments incroyables en gare Montparnasse, avec des concerts à quatre mains, à six mains, à huit mains… Des gens, des jeunes ont été découverts en gares… C’est un immense succès. 140 concerts ont lieu aujourd’hui dans 60 gares, c’est incroyable ! Tout le monde est venu bénévolement pour jouer, pour faire des gares des lieux de vie et une invitation au voyage. Il y a de vrais moments d’émotions. C’est très, très fort. Cela nous donne envie d’aller encore plus loin. Aujourd’hui, nous disposons de soixante pianos, nous voudrions en installer 100. »

Dans une société où la représentation sur Internet est devenue la norme, les prestations nées des pianos en gares ont inondé les réseaux. En 2014, SNCF Gares & Connexions a eu la bonne idée de lancer un concours inédit sous le patronage d’André Manoukian. Alors que les organisateurs espéraient la mise en ligne d’au moins 500 vidéos, l’engouement des joueurs de piano amateurs a été impressionnant : après 180 jours de compétition, le concours a réuni 900 participations. Le jury a décerné quatre prix à des prestations dont l’unique point commun est d’avoir été interprétées sur les pianos en libre-service présents dans tout le pays. Noà, 10 ans, s’est à l’époque adjugé le second prix grâce à son interprétation sur le piano de la gare de Lyon de la pièce en ré majeur de Jean-Philippe Rameau, Les Cyclopes, une oeuvre particulièrement exigeante. La musicienne est présente aujourd’hui. Elle se lance dans une session d’improvisation avec André Manoukian et Jean-François Zygel. Rapidement, la magie opère. Pour le plus grand bonheur des spectateurs.



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