L’Orient Express de la Compagnie internationale des wagons-lits constitue l’une des plus belles aventures de l’histoire ferroviaire. De 1882 à 1977, ses trains de luxe ont sillonné l’Europe. Reste aujourd’hui le mythe, exploré pendant deux mois à travers une exposition se déroulant à l’Académie de France à Rome jusqu’au 21 mai 2023.
Le mythe de l’Orient Express voyage jusqu’en Italie, où depuis le 17 mars dernier une exposition autour du train le plus célèbre de la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) est ouverte dans la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome qui accueille de jeunes artistes pour qu’ils puissent travailler un projet dans les meilleures conditions. L’institution culturelle fondée par Colbert en 1666 organise également régulièrement des expositions ouvertes au public.
Créée en 1876 par l’ingénieur liégeois Georges Nagelmakers après un voyage aux Etats-Unis, la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) lance les premiers express européens qui s’affranchissent des frontières grâce à d’intenses efforts diplomatiques et financiers.
La CIWL a fait circuler ses rames luxueuses pour les voyageurs privilégiés de 1882 à 1977, notamment son train le plus célèbre : le mythique Orient-Express. Les noms de ces trains symbolisent encore le voyage ferroviaire de luxe.
L’Académie de France à Rome est une institution artistique française située dans la villa Médicis sur la colline du Pincio à Rome et destinée à l’accueil en résidence pour une période donnée, en son sein ou hors les murs, de jeunes artistes afin de développer leurs projets créatifs.
L’Académie est souvent nommée « Villa Médicis » par métonymie, en référence au palais l’hébergeant depuis 1803.
Cette exposition présente des documents issus du Fonds de Dotation Orient-Express, de la Collection Pierre de Gigord Paris, du Fonds SNCF, SARDO, Centre National des Archives Historiques, du ministère de la Culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine et de la Fondazione FS Italiane.
Le fonds de dotation Orient Express a été créé en 2016 à l’initiative de la SNCF et de la société Orient Express dans le but de conserver, rassembler, valoriser et transmettre le patrimoine et la culture attachés au célèbre train et à son histoire. Il est le dépositaire des archives d’entreprise de l’ancienne CIWL ainsi que d’un riche ensemble d’objets historiques. Cette collection, constituée de pièces remarquables, s’intègre dans une dynamique patrimoniale en constante évolution, s’enrichissant de contributions d’artistes contemporains notamment dans le domaine de la photographie documentaire et artistique. Acteur engagé pour la conservation, la transmission et la valorisation du patrimoine des chemins de fer, la SNCF entretient une histoire ancienne avec l’Orient-Express. Dès la création de la ligne en 1883, celui-ci va emprunter les lignes des différents réseaux européens de chemins de fer, notamment celles de la Compagnie des chemins de fer de l’Est. À partir de 1938, c’est la SNCF nouvellement créée qui prend le relais des compagnies privées pour assurer la traction du célèbre train.
Objet technique devenu icône culturelle, l’Orient-Express a cristallisé une multitude de récits et de représentations basés sur des faits réels ou inventés. Sa création a constitué un tour de force diplomatique et économique à une période où le chemin de fer est utilisé comme un instrument au service du pouvoir politique des empires et États.
Avec l’Orient-Express, le Rome-Express est l’un des grands trains les plus prestigieux de la Compagnie des wagons-lits. Mis en service en décembre 1883, il relie Paris à Rome en longeant d’abord la Riviera française puis les Riviera du Ponant et du Levant italiennes. Présentées aujourd’hui à la Villa Médicis, archives et photographies témoignent de cette aventure ferroviaire franco-italienne.