Changement de continent pour le nouvel épisode de la cinquième saison inédite des Trains pas comme les autres diffusée cet été sur France 5. Après un premier épisode asiatique en Indonésie et un second épisode européen en Finlande, Philippe Gougler nous emmènent cette semaine à bord des (rares) trains chiliens dans la partie la plus australe de l’Amérique. Pays tout en longueur, étalant une multitude de paysages, des déserts de l’Atacama jusqu’à la Terre de feu, le Chili a, comme la grande majorité de ses voisins, sacrifié son réseau ferroviaire national au profit du transport par route dans les années 1960 et 1970. C’est dans la petite gare de Los Romeros que débute ce voyage. Nous y découvrons un petit autorail, le dernier train sur voie métrique du pays, baptisé par les locaux Buscarril, qui circule, entre Talca et Conception (88 km) pour le plus grand bonheur des habitants de cette région isolée, car il pallie au manque d’infrastructures routières. Certains passagers marchent jusqu’à 6 heures pour parvenir à la petite gare isolée. Dans le train, le présentateur part à la rencontre des voyageurs locaux, un premier contact avec les Chiliens, comme cette vendeuse de tortilla qui gagne sa vie grâce au Buscarril. Un contact qui se poursuit, un peu plus au Sud, avec la rencontre de l’un des peuples premiers du pays, les Mapuche, l’unique peuple amérindien à avoir défait militairement une puissance européenne. Culture complexe, les Mapuche restent méconnus. Philippe Gougler a la chance de participer à une séance avec une « machi » locale, un personnage central de la communauté Mapuche dont le rôle mêle celui de chaman et de guérisseur.
Nous pénétrons ensuite dans la belle gare de Santiago du Chili, dont l’armature métallique a été construite sur les plans de Gustave Eiffel, mais qui aujourd’hui n’accueille plus de trains. Un centre culturel y remplace aujourd’hui l’activité ferroviaire. Puis, dans la capitale, nous nous remémorons le souvenir du 11 septembre 1973. Ce jour-là, le général Pinochet renverse le gouvernement de Salvador Allende et lance une terrible répression contre les opposants au nouveau régime, qu’ils soient réels ou fantasmés. Un ancien prisonnier du Stade national du Chili, transformé alors en centre de détention et centre de torture, témoigne de la brutalité qui s’exerce alors dans l’enceinte sportive.
Puis c’est l’arrivée ensuite dans un port mythique, celui de Valparaiso, une ville qui s’étend sur des collines abruptes et où de nombreux funiculaires, les « ascensores », permettent de s’affranchir des pentes. Puis direction tout au sud, à Ushuaia, une ville évoquant le bout du monde. Dans ce paysage dantesque roule un petit train tracté par une locomotive à vapeur pour les touristes en quête d’expériences mémorables. Final étonnant, le documentaire s’achève avec un bien étrange concert : le chant des glaces de la Terre de feu ! Un documentaire à voir et à écouter donc.
Jeudi 3 août à 20.50 sur France 5. Auteur-présentateur Philippe Gougler. (52 minutes).