Les objectifs fixés pour la maintenance en 2017 ont été remplis tout en assurant la mise en service de trois nouvelles lignes à grande vitesse. Mais l’année s’achève sur une série noire pour le réseau ferroviaire.
« Globalement, nous sommes satisfaits. » C’est le jugement sur l’activité maintenance en 2017 de SNCF Réseau porté par Matthieu Chabanel, son nouveau directeur général délégué, qui était jusqu’à la fin novembre chargé de la maintenance. « Globalement » la production prévue a été assurée, en particulier pour le « coeur de priorité » qu’est le renouvellement du réseau le plus circulé. Il bénéficiait l’année dernière d’un budget de 2,635 milliards d’euros.
1 000 km de voies renouvelés
Le programme Vigirail est notamment une source de satisfaction. Lancé suite à l’accident de Brétigny le 12 juillet 2013, il se concentre sur les appareils de voie (les aiguillages). En 2017, SNCF Réseau avait pour objectif le renouvellement de 500 de ces appareils. « Nous avons réalisé ce que nous escomptions », se félicite Matthieu Chabanel.
Des projets de régénération conséquents ont également été conduits avec succès. C’est le cas en zone dense, comme sur la voie Cannes – Grasse qui a rouvert à la circulation en décembre dernier, ou pour des lignes de dessertes du territoire moins fréquentées, comme Quimper – Landerneau, Le Puy – Firminy, ou encore Paray-le-Monial – Lyon, où la ligne a été fermée pendant plusieurs mois. Les remises en service se sont faites dans de « bonnes conditions, ce qui est aussi une satisfaction » pour SNCF Réseau. Au total, 1 000 kilomètres de voies ont été renouvelés et 4 000 caténaires vérifiés ou remplacés. Autre opération réussie : celle menée au printemps en Gare de Lyon, à Paris. La gare a été fermée pendant presque deux jours afin de moderniser les postes d’aiguillage qui dataient des années 30. Les travaux ont, là encore, été réalisés dans les temps.
Notons enfin que 2017 a représenté une « année majeure » pour le gestionnaire d’infrastructures avec la mise en service de trois lignes nouvelles à grande vitesse en PPP. Si des opérateurs privés étaient à la manoeuvre, Réseau s’est chargé de son côté de toutes les connexions entre le réseau existant et les nouvelles lignes. Ce gigantesque chantier, qui a duré entre six et sept ans, est une « vraie satisfaction » pour Matthieu Chabanel.
Mais le directeur général délégué n’occulte pas les défaillances. Selon lui, remplir les objectifs n’est pas forcément suffisant. « Nous avons réalisé les investissements prévus, mais nous savons qu’il y a des domaines où les investissements doivent encore croître », reconnaît-il. C’est le cas de la modernisation de la signalisation et des systèmes d’exploitation.
En outre, il y a parfois quelques imprévus, ce qui est « naturel » quand on 1 600 chantiers sont menés sur tout le territoire. « Il peut y avoir un chantier qui se passe moins bien que prévu soit dans ses conditions de réalisation soit dans la quantité de production », explique Matthieu Chabanel.
La série noire pour Montparnasse
Mais il y a surtout deux points noirs à inclure au bilan 2017, d’autant que notre rencontre avec Matthieu Chabanel a eu lieu quelques jours après la deuxième panne de grande ampleur qui a paralysé la gare Montparnasse. Le directeur général délégué fait état en 2017, « d’incidents majeurs, notamment ceux de Vanves [30 juillet au 1er août, NDLR] et de Montparnasse [3 décembre, NDLR], liés à des travaux. Cela montre qu’il faut rester extrêmement attentifs, déterminés, et rigoureux pour réussir à conduire la multitude de chantiers que nous devons gérer dans de bonnes conditions, sans pénaliser nos clients », expose-t-il. « Ces situations inacceptables, nous voulons les supprimer, notamment au travers des évolutions d’organisation décidées par Patrick Jeantet, le président de SNCF Réseau, qui se mettront en place en 2018 », assure- t-il.