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©Transdev

Claude Steinmetz.

« Christian Estrosi est dans le vrai quand il dit payer 36 millions d’euros de trop à la SNCF »

20 octobre 2016
- -
Par : Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

Le président de la région Provence-Alpes- Côte d’Azur, qui reproche à la SNCF des coûts trop élevés souhaite expérimenter la concurrence au plus vite. Claude Steinmetz, directeur ferroviaire France de Transdev que La Vie du Rail a interrogé, analyse la situation et explique sur quels leviers on pourrait jouer pour améliorer, selon lui, les conditions du service ferroviaire.

La Vie du Rail : Quelles réactions vous inspirent les déclarations de Christian Estrosi qui critique le service ferroviaire en Provence- Alpes-Côte d’Azur ?

Claude Steinmetz : Sur les 291 millions d’euros payés par la région à la SNCF, les charges de structures représentent plus de 18 millions d’euros, ce qui est très lourd. La rémunération qui s’élève à plus de 10 millions d’euros ne correspond pas à la qualité de service. Il y a une optimisation à faire pour mettre en relation coûts et qualité de service offert. Je pense que Christian Estrosi est dans le vrai quand il dit payer 36 millions d’euros en trop. Quand un président de région fait part de son incompréhension sur ce qui représente quelque 12 % de l’activité, il faut savoir nous remettre en cause et être innovant.

LVDR : Sur quels leviers de coûts pourriez- vous agir si Transdev exploitait le service ferroviaire ?

C. S. : Il est légitime de s’interroger quand on a 20 % de trains en retard, 10 % de trains supprimés, 40 trains programmés qui ne circulent pas chaque jour et 18 % de taux de fraude. Une telle situation ne peut que conduire à un système ferroviaire défaillant et à un recul de la fréquentation. Ce bilan désastreux, lié au monopole de la SNCF, le classe au dernier rang des régions, comme le montre d’ailleurs le palmarès établi chaque année par votre magazine. On ne peut que comprendre que l’ensemble des acteurs, cheminots, élus, populations, ne soient pas satisfaits. Chez Transdev, nous avons le savoir-faire technique pour exploiter des TER. Il faut savoir qu’à l’international, nous réalisons 660 millions d’euros de chiffre d’affaires hors péages. Soit l’équivalent de l’activité de plusieurs régions françaises. Le coût du trainkilomètre en Allemagne est de 14 euros en moyenne, alors qu’il est quasiment du double en France (23 euros). En Provence-Alpes- Côte d’Azur, il est même au-delà (27 euros). Je ne dis pas que ce que nous faisons en Allemagne, nous pourrions exactement le faire en France. Mais nous pensons, comme les élus, que nous pourrions abaisser les coûts. Il faut trouver une nouvelle forme d’organisation, mettre en place un plan d’action réunissant l’ensemble des acteurs. Tout doit être partagé avec les partenaires, il faut travailler dans la transparence. Nous ne croyons pas à des énormes structures. Mais à des structures légères, agiles, réactives. Nos équipes connaissent parfaitement les lignes sur lesquelles elles interviennent, elles participent à leur exploitation, elles en sont fières. Il faut savoir aller vite et fort. Il faut un plan d’action pour redresser la situation au-delà du simple reconventionnement qui est en cours.

LVDR : Selon vous, quelles lignes devraient être ouvertes à la concurrence ?

C. S. : Je vais dire honnêtement et pour couper court à un courant de pensée actuel : il faut oublier les termes lignes rentables et lignes non rentables. Les opérateurs gèrent un service conventionné. Le privé n’est pas là pour exploiter des lignes rentables. La seule chose qui compte pour mettre en place une expérimentation qui fonctionne est de disposer d’un périmètre suffisant pour que l’ensemble des questions puissent être abordées et pour disposer d’éléments probants. Il faut que l’État ait le courage de lancer une loi d’expérimentation. Actuellement, nous vivons une situation dans laquelle les régions ont la responsabilité de la gestion du service public mais elles ont les mains liées. Elles font face à un seul opérateur qui ne joue pas la transparence. Je le regrette comme je regrette l’absence de dialogue. Or, nous avons besoin d’avoir une SNCF forte en France. Aujourd’hui, elle est affaiblie. Sortons de cette situation et travaillons ensemble pour construire l’avenir. Je souhaite un plan d’action qui soit partagé par le plus grand nombre.

LVDR : Pensez-vous qu’une expérimentation pourrait être lancée en Provence- Alpes-Côte d’Azur avant 2019, comme le demande Christian Estrosi ?

C. S. : Pourquoi pas ? Il faut lancer des expérimentations (et non pas une expérimentation) en parallèle pour voir maintenant comment on peut aller de l’avant. Si on attend que tout soit réglé partout, on n’avancera pas. Car, ce type de discussion, nous l’avons depuis des années. Nous avons déjà assez perdu de temps. Nous allons travailler dans le cadre de groupes de travail au sein de l’UTP, dans la continuité de ce que nous avons fait pour la convention collective. Des réunions sont déjà programmées. Nous allons aborder de nombreux sujets sur le matériel, la distribution et sur le transfert de personnel, qui est une des questions prioritaires. Puis ce sera à l’État de fixer les principes de transfert pour éviter l’arbitraire. Il faut exiger de la SNCF des comptes de ligne transparents. Comme cela se passe dans le transport interurbain depuis plus de 20 ans. Nous-mêmes à l’international, nous avons l’habitude de ces transferts. L’expérimentation servira à préparer l’ouverture à la concurrence qui s’imposera à la France. C’est dans l’intérêt de tous, de la SNCF, des cheminots, des élus et des contribuables.



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