Dans un peu plus de quatre ans, un nouveau pont sera ouvert dans le quartier de Paris Rive Gauche, permettant de relier les quais de la Seine au boulevard de l’Hôpital. Les travaux devraient commencer à la fin de l’année 2019.
C’est un véritable fleuve de ferraille. Le faisceau des voies d’Austerlitz constitue une boutonnière béante en travers du tissu de l’est parisien. Un tissu que la Semapa, l’aménageur du quartier Paris Rive gauche, et la Ville ont entrepris de recoudre. L’idée est à terme de recouvrir le plus largement possible les installations ferroviaires. Et le projet passe par de nouveaux franchissements. Dit (pour l’instant faute de mieux) « pont de la Salpêtrière », un ouvrage doit notamment être ouvert à la circulation routière, aux piétons et aux cyclistes fin 2021. Avec ses 22 mètres de large, et très évasé aux deux extrémités, le pont de 85 m de long, installé face à la verrière d’Austerlitz depuis la Cité de la mode et du design, fera trait d’union entre la gare et la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière reliant l’avenue Mendès-France et le boulevard de l’Hôpital. C’est la société Arcadis qui, face à cinq concurrents, a remporté le concours pour la conception et la maîtrise d’oeuvre de ce nouveau pont. Elle s’est de nouveau associée à Wilkinson Eyre Architects et pour le paysagisme à l’Atelier Arpentère. On ne change pas une équipe qui gagne : « Nous avons reconduit le groupement qui avait fait ses preuves sur le projet du pont Saint-Lazare », explique Jean- Patrick Jobbé-Duval, le chef du projet chez Arcadis. Il se veut plus qu’un pont, un nouvel « espace » public où l’on pourra prendre son temps. Le temps d’admirer un paysage urbain en pleine mutation. Entre constructions d’un tout nouveau quartier et bâtiments historiques. La traversée permettra de voir la grande halle voyageurs de la vieille gare construite en 1867 par P. L. Renaud et ce qu’on appelle les Grandes divisions de l’hôpital parisien érigées là au XVIIe siècle par Libéral Bruant quand la Salpêtrière devait servir les desseins du pouvoir royal de parquer ici l’inquiétante population d’un des quartiers les plus fangeux, les plus pauvres de la capitale. Sont en train de disparaître les toutes dernières traces du « vieux faubourg souffrant » peint par Hugo dans Les Misérables.