Le 27 avril, les invités d’Alstom ont pu se faire une première impression du confort et du silence d’Aptis lors d’un court parcours dans l’enceinte de La Cité du Cinéma, qui a permis de constater à quel point ce véhicule est différent des autres. Toutefois, Aptis reste dans les normes dimensionnelles imparties aux bus de 12 m, avec la bonne largeur et une hauteur qui est même un peu inférieure à l’enveloppe demandée. Alors que le rayon de braquage permis par ses deux essieux indépendants implantés le plus extérieurement possible, sans porte-à-faux, est inférieur à ses concurrents.
Pour Alstom et sa filiale NTL, qui l’ont lancé en mars dernier, Aptis est un « bus aux allures de tramway ». Comme si l’on avait pris un segment modulaire de Translohr, légèrement élargi pour être placé entre un poste de conduite et une plateforme arrière surélevée, sous laquelle se trouve un moteur électrique de tram Citadis. Du tram, on retrouve l’accès et le plancher bas, ainsi que la traction électrique. Mais ici avec des batteries, placées sur le toit comme dans un tram, d’où une meilleure répartition des masses, presque équilibrée entre les deux essieux, ce qui est loin d’être le cas sur les bus « classiques » de la concurrence. Différent profondément « des bus diesel dans lesquels on a remplacé le diesel par un moteur électrique », Aptis est « un véhicule repensé pour l’électromobilité », selon Henri Poupart-Lafarge. Et qui a bien l’intention de se placer comme ses concurrents sur le marché – considérable – des bus électriques que les villes européennes doivent commander par milliers d’ici moins de dix ans.
Sur ce créneau, Alstom est convaincu que son bus électrique pour un maximum de 95 personnes « qui ont l’impression d’être dans un tramway », est un avantage concurrentiel. Surtout si l’objectif « qu’Aptis ne soit pas plus cher qu’un bus diesel sur sa durée de vie », évoqué par Henri Poupart-Lafarge est respecté, en se basant sur le fait qu’un tram a une durée de vie plus longue qu’un bus. Enfin, comme le rappelle le PDG d’Alstom, « nous ne souhaitons pas développer de batteries stricto sensu », ce qui permet à Aptis d’être « neutre par rapport aux différentes technologies de batterie ». De toute façon, comme ce véhicule doit durer vingt ans, il devra incorporer les technologies les plus efficaces à l’avenir, qui ne seront certainement pas celles d’aujourd’hui. Voire la pile à hydrogène, qui équipe le Coradia Lint présenté en Allemagne en mars dernier.