Surprise, voire déception chez les responsables d’Amtrak, l’opérateur national des trains de voyageurs américains, et chez les dirigeants des transports publics aux États-Unis. Si le projet de budget de l’administration Trump pour l’année fiscale 2018, qui commence en octobre prochain, est adopté, le financement du département américain des Transports (DoT) sera réduit de 13 % par rapport à l’année fiscale 2017, retombant à 16 milliards de dollars.
Premières victimes de ces coupes budgétaires : les trains de voyageurs et les transports publics. Mais aussi les investissements sur le réseau ferré américain et les projets de métros légers, qui bénéficient également de subventions fédérales. Alors même que les promesses électorales du nouveau président américain portaient sur le nécessaire développement des infrastructures. Oui, mais celles qui rapportent.
Côté ferroviaire, l’administration Trump cherche à supprimer tout financement fédéral pour les trains grandes lignes d’Amtrak, « inefficaces et déficitaires », tout en indiquant que l’opérateur national de trains de voyageurs devrait concentrer ses ressources sur les trains de service public subventionnés par les États, ainsi que sur les dessertes de l’axe Boston – New York – Washington DC, le fameux Corridor Nord-Est (Northeast Corridor, NEC), qui sont bénéficiaires. Mais même le NEC n’est pas épargné par les coupes budgétaires dans les projets d’infrastructures. Parmi ces projets menacés figure en premier lieu le programme Gateway, dont l’objectif est de disposer de voies supplémentaires sur l’accès ouest de Manhattan en tunnel, entre Newark (État de New Jersey) et la grande gare Penn-Station (à New York). Pour Wick Moorman, PDG d’Amtrak, qui a défendu son entreprise en précisant qu’elle couvrait 94 % de ses coûts d’exploitation en 2016, ces coupes feraient disparaître les trains de voyageurs grandes lignes dans 23 des 46 États actuellement desservis.
Côté transports publics, l’administration Trump suggère la suppression des programmes fédéraux de financement New Starts et Tiger ; toutefois, les projets ayant déjà bouclé leurs accords de financement seraient maintenus. Pour tous les autres investissements, prière de voir avec les États ou autres collectivités locales, voire d’avoir recours au secteur privé. Selon l’Union américaine des transports publics, l’Apta (American Public Transportation Association), plus de 50 projets dans 23 États seraient de ce fait menacés d’annulation.
Reste pour ce projet de budget à passer au Congrès et au Sénat pour examen. Les premières conclusions laissent à penser qu’il est peu probable que ce soit le cas sans modifications. Surtout après le retrait du projet de supprimer les aides sociales mises en place sous l’administration Obama.